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La distribution d’argent de Mailorama tourne au fiasco

Après les émeutes qui ont suivi l’annulation de l’opération marketing à Paris, le site rejette la faute sur la préfecture de police.

Samedi 14 novembre, près de 7 000 personnes attendaient la distribution d’argent promise par le site Mailorama. En vain. L’annulation de l’opération marketing a provoqué la colère des badauds. Des casseurs ont brisé des vitrines et renversé une voiture dans les rues adjacentes du Champ-de-Mars où la foule s’était massée.

Aujourd’hui, la société mère du site de cash-back tente de se justifier en reportant la faute sur la préfecture de police de Paris.

100 000 euros pour le Secours populaire

Rentabiliweb rappelle dans un communiqué qu’elle avait reçu dans un premier temps l’aval des autorités pour organiser cet événement. « C’est donc à la suite d’un changement d’avis de la préfecture, et à la demande expresse des services de police, que Rentabiliweb a décidé d’annuler une opération qui avait été, de son côté, montée avec toutes les précautions, toutes les garanties de bon déroulement et tout l’esprit de responsabilité requis en pareilles circonstances. » La société tente de redorer son blason en annonçant que l’intégralité de la somme allouée à l’opération, à savoir 100 000 euros sera reversée au Secours populaire.

« Rentabiliweb partage la colère de tous ceux qui se réjouissaient de voir un budget publicitaire aller, pour une fois, car c’était tout le sens de cette opération, dans la poche des consommateurs et non dans celle d’une régie – elle comprend et elle partage leur colère, car ce sont eux qui ce soir se sentent floués. Elle est solidaire aussi de ceux qui ont eu à souffrir des conséquences de cette annulation. »

Risque de poursuites judiciaires

La société pourrait être obligée d’être solidaire des commerçants qui ont subi des dégâts à la suite de l’annulation de la distribution. Invitée ce dimanche 15 novembre au grand jury RTL-Le Monde, Michèle Alliot-Marie a expliqué que les personnes ayant subi des dommages lors de cette opération pourraient engager des poursuites. Par ailleurs, les forces de l’ordre ont interpellé neuf personnes à la suite des dégradations, dont deux comparaissaient dès aujourd’hui devant la justice.

Malgré le fiasco, Mailorama a réussi à faire parler d’elle. Non sans laisser une image plus que ternie auprès des internautes, comme l’illustrent les centaines de commentaires laissés sur Twitter.

Chapitre5 ironise : ce fut de « la vraie guerilla marketing ». Le terme avait largement été employé par l’organisateur de l’opération Stéphane Boukris en référence au concept élaboré par Jay Conrad Levin pour parler d’un marketing non-conformiste.

Cet autre utilisateur du site de microblogging dénonce : « l’affiliation [le métier de Mailorama, NDRL] profite de la misère des gens pour se faire un gros buzz publicitaire ». Certains vont jusqu’à mettre en doute le fait que la société ait voulu verser de l’argent aux consommateurs tel kebi64 : « Le “buzz” de Mailorama n’était que du bluff…Stéphane Boukris était très (trop) réticent pour montrer ses billets ».

L’organisateur de l’opération n’est plus habilité à parler aux médias. Rentabiliweb, a repris la communication en main. Mais à l’heure où nous écrivons ce papier, notre demande d’entretien reste sans réponse.

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Hélène Puel