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La deuxième vie des parcs informatiques

Les constructeurs investissent le terrain des brokers. Ils offrent des garanties supplémentaires. La pratique, pas toujours jugée rentable, n’est pas généralisée.

Dans les ordinateurs, c’est comme dans le cochon : tout est bon. Arrivés à la fin de leur durée d’utilisation, ils sont loin d’être condamnés à la mort par compactage. Au contraire, ils ont une valeur. Depuis un an, les constructeurs sont discrètement en train d’investir le terrain de la récupération, certains déclarant même remplacer les brokers, jugés parfois peu fiables ou ayant des pratiques critiquables dans ce domaine. La grande majorité des constructeurs se propose donc de récupérer les PC ou les serveurs en fin de vie – et pas toujours seulement de marque – moyennant rétribution. Une rétribution indirecte, bien sûr, assimilable à un bon d’achat, et qui est calculée à partir d’un barème précis et toujours sujette à négociations auprès des forces de vente du constructeur. L’offre de reprise comprend généralement l’enlèvement. Ce qui déleste l’entreprise d’une opération logistique souvent complexe à gérer. Le matériel est ensuite rassemblé dans un centre spécifique, où les composants sont démontés et analysés un à un. Une fourchette de tolérance de 5 % de défaillance est généralement accordée par rapport à la déclaration du vendeur. Au-delà de cette marge, les défaillances supplémentaires lui sont refacturées.

Un engagement à détruire données et logiciels

Le ” récupérateur ” s’engage par ailleurs à détruire les données et à faire dispara”tre les logiciels présents sur les disques des machines. Ces tâches incombent normalement à l’entreprise utilisatrice dès lors qu’elle se préoccupe un tant soit peu de la confidentialité de ses données et qu’elle gère bien les droits de licence sur les logiciels. En pratique, pour des raisons logistiques ou de négligence, cela n’est pas toujours fait. Tout ce qui peut être reconditionné est à nouveau testé et remonté. Puis les machines repartent dans un circuit de vente différent de celui du neuf. HP propose même des garanties sur ce matériel de deuxième main. Il est vrai que cette activité n’est pas négligeable en termes de chiffre d’affaires. “La revente des stations Unix de deuxième main représente 8 % de nos ventes totales dans ce secteur. Ce ratio tombe à 1 % sur le marché de la micro “, commente Maryse Archambaud, responsable marketing chez HP. Le matériel non remonté est, lui, vendu aux enchères aux brokers, souvent amenés à fournir des pièces détachées.
L’offre de reprise n’est toutefois pas systématique, car tous les constructeurs ne font pas du recyclage. Tout juste en train de finaliser son activité de récupération, Compaq le propose parfois. Certains, comme NEC, mettent simplement leurs clients en relation avec des brokers. Tandis que pour d’autres – Dell, par exemple -, le service de récupération n’est qu’une devanture à la mode utilisée à des fins marketing.

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Nicolas Wierzbicki