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La croissance devrait durer

Les entreprises françaises devraient dépenser 429,1 milliards de francs pour leur informatique en 2000, selon le cabinet Pierre Audoin Conseil. Contre près de 400 milliards en 1999. Véritable mouvement de fond, l’e-business devrait soutenir la croissance ces prochaines années.

Finies, les années de plomb. Envolées, les craintes de retour en arrière. L’an 2000 n’ayant pas tenu ses funestes promesses, les projets, investissements et autres dépenses informatiques consenties ?” ou envisagées ?” par les grandes entreprises françaises sont repartis à la hausse. Pour Jean-François Perret, directeur général du cabinet PAC (Pierre Audoin Conseil), le doute n’est plus permis : l’air du temps a bel et bien changé. Et l’on se retrouve avec une exceptionnelle croissance, exprimée en glissement annuel, de plus de 7 %. “Le point fort de l’accélération, c’est celui de l’e-business, observe Jean-François Perret. Quand on regarde le nombre d’annonces faites tous les jours dans ce domaine et les montants énormes qu’elles sont susceptibles de drainer à court et moyen termes, on se rend compte qu’il s’agit bien d’un mouvement de fond.”

La dilution des budgets

Cette montée de l’e-business devrait s’accompagner, en toute hypothèse, d’un recours accru à la sous-traitance. “Dans l’e-business, c’est 80 % de la charge totale qui est sous-traitée. Les mots-clés de ce secteur sont au nombre de trois : toujours plus vite, toujours plus externalisé, toujours plus de conseil en amont.” Quant au CRM (Customer Relationship Management ou gestion de la relation client), il va également continuer de croître, mais nettement moins vite. “D’autant que, là, on est plutôt dans le qualitatif”, note Jean-François Perret. Selon lui, on n’observe d’ailleurs pas de vraie convergence entre les plans d’e-business et ceux de CRM déployés dans les entreprises.Autre évolution notable : la dilution des budgets. Autrement dit, le processus de réappropriation des lignes budgétaires par les directions informatiques s’est, pour partie, inversé. Les directions fonctionnelles participent de plus en plus, en effet, à l’élaboration et à l’affectation des dépenses, tandis que les DSI perdent de leur importance dans la maîtrise des sommes engagées.Deux ombres, cependant, viennent nuancer ce tableau. D’abord, la pénurie d’informaticiens. “Elle est pire que prévu, et elle est durable.”Ensuite, la possibilité, qui ne peut être totalement exclue, d’un krach à Wall Street. Notamment sur l'” e-Bourse “, selon la formule du directeur général de PAC. “Si cette hypothèse se réalisait, elle se traduirait vraisemblablement par une baisse brutale des budgets informatiques.” Mais, pour le moment, rien de tout cela ne paraît être à l’ordre du jour, et la confiance semble bien décidée à s’installer dans la durée.

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Pierre-Antoine Merlin