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La cotation d’ArtPrice.com encore repoussée pour cause de surchauffe

La fièvre boursière autour des valeurs Internet ne faiblit pas : à tel point que l’introduction au nouveau marché de Paris de la start-up française ArtPrice a dû être repoussée, deux jours de suite.

Les investisseurs se sont en effet rués sur les 1 150 000 actions (18,40 % du capital) proposées au prix unitaire de 19,06 euros par le site artprice spécialisé dans la cotation rétrospective et en temps réel sur les marchés de l’art. Le vendredi 21 janvier, jour officiel de l’introduction, plus de 32 millions de demandes d’achat avaient été enregistrées, obligeant à un premier report de la cotation. Rebelote le lundi 24 janvier où l’on enregistrait le chiffre astronomique de 94 millions de demandes, soit 94 demandes par action! Le cours de l’action serait déjà estimé aux alentours de 48 euros.
Rappelons que la plus récente augmentation de capital d’Artprice ?” qui a eu lieu à la mi-octobre 1999 ?” avait injecté un peu plus de 33 millions de fonds propres au capital social antérieur, d’un montant de 1,3 millions de francs. Cette dernière opération financière s’était faite sur la base d’un euro par action. Elle avait permis au fonds d’investissement Internet Europ@Web BV, de Bernard Arnault, de prendre 20 % du capital d’Artprice.com.
Le pari de Bernard Arnault sur Artprice aura sans doute été une caution suffisante pour des marchés dont l’engouement ne peut s’expliquer par la dimension actuelle du business. Artprice.com a réalisé en 1998 un chiffre d’affaires d’un peu plus de 4,5 millions de francs (et une perte nette de 1,5 million de francs) avec un effectif de 8 personnes. Sur les dix premiers mois de 1999, Artprice.com a réalisé 3,7 millions de francs de CA (et une perte de 2,7 millions de francs).
Artprice s’est constitué par les rachats successifs d’ADEC/Art Price Annual ?” un annuaire français reprenant les cotations des ventes sur les marchés de l’art ?” et de Falk’s Art Price Index, son équivalent américain. Si cette activité de départ est fort modeste, l’ambition de Thierry Ehrmann (autrefois fondateur des serveurs télématiques Le Serveur Judiciaire, Le Serveur Administratif, etc.) est de faire de ses bases de données l’embryon d’un service professionnel et semi-professionnel (visant les collectionneurs) de cotation rétrospective et en temps réel sur les marchés de l’art : la banque de données Artprice.com a enregistré, de septembre 1998 à septembre 1999, 298 954 résultats détaillés de ventes d’objets d’art traitées par plus de 2 200 maisons de vente du monde entier.
Reste à vérifier si ce pari à 140 millions de francs permettra de faire passer Artprice des 5,3 millions de francs de recettes prévus en 1999 aux 216 millions de francs prévus en 2003 dans le business-plan présenté par le prospectus dintroduction en Bourse.

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La rédaction