Passer au contenu

La compression atteint la mémoire

IBM a mis au point un algorithme de compression s’exécutant sur un processeur dédié. Il permet d’augmenter de façon logique la capacité mémoire d’un système à processeur Intel. Le fabricant de chipsets ServerWorks diffusera cette technologie à partir de l’année prochaine.

Des économies en perspective. Grâce à une antémémoire de niveau 3 et un processeur dédié, IBM double au minimum la mémoire vue par un système Intel sous Windows sans devoir acheter de barrettes supplémentaires. Baptisée MXT (Memory eXpansion Technology), cette technologie a été dévoilée à l’occasion de PC Expo à la fin du mois de juin. Implémentée en tant que prototype sur les serveurs Netfinity du constructeur, elle sera mise en ?”uvre par ServerWorks au sein du prochain chipset Pinnacle. L’accord de licence conclu avec IBM stipule que ServerWorks pourra vendre Pinnacle à d’autres constructeurs.
Le principe en est simple. Les données et instructions auxquelles on accède le plus souvent sont stockées dans un cache de niveau 3 de 32 Mo, tandis que les autres, habituellement présentes à la fois dans la RAM et sur le disque – le célèbre ‘ swap ‘ introduit par Windows -, sont compressées et stockées dans la RAM. Avec un accès beaucoup plus rapide que si elles étaient présentes sur un disque. Selon Ellen Yoffa, directrice de recherche chez IBM, l’impact de l’étape de compression est minime : ‘ Dans le pire des cas, nous avons enregistré une dégradation de 3 % de la vitesse d’accès à la mémoire. Mais le doublement de la capacité mémoire est aussi un minimum, et l’on arrive, pour certaines applications, à des améliorations d’un facteur 10. ‘

Un doublement de mémoire exploité sur les serveurs

Commencé au début des années 90, le projet n’a pu aboutir qu’à partir du moment où la finesse de gravure a atteint les 0,18 µm et où IBM a parallélisé l’algorithme de compression. Fondateur et président-directeur général de ServerWorks, Raju Vegesna précise que, en effet, ‘ les données doivent pouvoir être décompressées en l’espace de quelques nanosecondes, voire picosecondes, et que la taille du processeur doit rester raisonnable ‘. Car le doublement de mémoire procuré par cette technologie doit aussi pouvoir être exploité sur les serveurs afin de réduire l’espace physique nécessaire aux barrettes de mémoire.

‘ Le surcoût sera modique, précise Raju Vegesna. Le chipset, qui n’est pas un élément coûteux du serveur, verra juste sa valeur augmenter de 50 %. C’est ridicule par rapport au prix de la mémoire économisée. ‘ A priori, deux possibilités s’offriront à l’utilisateur pour mettre en ?”uvre cette compression automatique de la mémoire : soit en utilisant une version du système d’exploitation dont le noyau aura été modifié (une centaine de lignes de code pour Windows), soit en utilisant un pilote logiciel spécifique. Physiquement, le chipset pourra être implanté sur la carte mère, ou – c’est le cas sur les Netfinity 5500 – sur une carte fille.
Selon Ellen Yoffa, MXT sera, à terme, mise en ?”uvre sur d’autres systèmes Intel (PC, portables, etc. ), et elle fonctionnera sous d’autres systèmes d’exploitation, tel Linux. Les mainframes et systèmes PowerPC en profiteront aussi certainement, tout comme les assistants personnels. Chez IBM, on espère même qu’un jour cette technologie pourra être intégrée dans des montres multifonctions.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Pierre Landry