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La composante sociale d’une externalisation

La reprise du personnel est le volet le plus délicat des grands projets d’infogérance. Mais ce n’est pas une fatalité

Les grands projets d’infogérance touchent d’abord les ressources humaines. Mais les entreprises les négligent. Focalisées sur la réduction des coûts informatiques et la technologie, elles oublient souvent d’exter- naliser en toute transparence. Au risque de rater cette évolution critique, dont le budget peut s’élever à près de 50 millions de francs et qui peut durer des années. Aujourd’hui, on transfère moins de personnel. D’une part, la France possède des lois sociales plus contraignantes que les pays anglo-saxons. D’autre part, lorsque l’entreprise externalise pour se recentrer sur son métier, elle s’efforce souvent de conserver les compétences rares (experts, maîtres d’ouvrage et informaticiens spécialisés dans les nouvelles technologies) dans un marché du travail tendu. A contrario, les populations plus âgées, avec des talents moins demandés (grands systèmes, Cobol, etc. ), passent davantage chez l’infogérant. C’est aussi le cas de l’informatique spécialisée (systèmes distribués, réseaux, exploitation de PGI, etc. ).Mais transférer le personnel est déconseillé si un grand nombre de salariés n’est pas employé à 100 % dans l’activité mise en infogérance. Pour externaliser la hotline, il est ainsi fréquent d’avoir des postes à cheval sur l’aide téléphonique aux utilisateurs, la maintenance et la gestion de l’édition. Le transfert peut aussi être remis en cause pour raisons sociales. Ainsi, dans les secteurs public et bancaire, très protecteurs, le rapprochement des statuts entreprise-infogérant s’effectue rarement à l’avantage de ce dernier. Pour la grande distribution et le transport, c’est plutôt l’inverse.

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Philippe Billard