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La Commission européenne envoie ses inspecteurs chez des opérateurs de mobiles

Bruxelles a envoyé hier des inspecteurs enquêter chez neuf opérateurs de mobiles allemands et britanniques. La Commission les suspecte d’entente sur les tarifs de roaming, soit les appels de mobiles émis depuis l’étranger.

La Commission européenne a reconnu dans un communiqué avoir envoyé hier des inspecteurs, flanqués d’officiels nationaux de la concurrence, enquêter simultanément chez neuf opérateurs à la fois allemands (dont T-Mobil, D2 et E-Plus) et britanniques (Vodafone, Orange, BT Cellnet et One2-One).” Ces inspections font suite à une large enquête de l’Union européenne lancée en janvier 2000 concernant le roaming mobile “, précise Bruxelles. La Direction générale de la concurrence de la Commission européenne avait envoyé, début 2000, un questionnaire aux opérateurs mobiles de l’Union Européenne.Pour rappel, le roaming, ou itinérance, intervient lorsqu’un utilisateur de téléphone mobile change de réseau de mobile ; quand il se rend à l’étranger et qu’il passe un appel ou en reçoit un.Le roaming est l’objet de négociations entre deux opérateurs. “Les prix du
roaming
sont non transparents pour les consommateurs, rigides et à des niveaux qui ne reflètent pas les coûts”, rappelle la Commission.Cette dernière soupçonne donc des ententes entre opérateurs pour fixer ces prix, et plus spécifiquement au Royaume-Uni et en Allemagne. L’inspection lancée hier vise notamment à savoir si les opérateurs allemands se sont entendus pour fixer les prix de revente de trafic aux opérateurs étrangers, et ” si ces prix sont excessifs et discriminatoires “.” Le roaming peut représenter de 10 à 25 % du chiffre d’affaires, voire 37,5 % “, estime la Direction générale de la concurrence de la Commission (citée par Les Echos). Le roaming est donc un marché très juteux pour les opérateurs, où les marges sont conséquentes. Ce que n’ont pas manqué de critiquer ouvertement les consommateurs, et notamment les grandes entreprises françaises.Lors d’une conférence de l’Autorité de régulation des télécommunications (ART), Philippe Colman, directeur des télécoms d’Aventis Pharma, avait donné un exemple frappant : “A Schiltigheim, dans le Bas-Rhin, nous employons des salariés français et allemands. Ces derniers font de fréquents déplacements Outre-Rhin. Dès lors, l’appel depuis un mobile coûte un euro la minute, soit de dix à quinze fois le coût de la minute de l’Europe vers les Etats-Unis depuis un téléphone fixe ! “La Commission précise que ces investigations n’ont donné lieu pour le moment à aucune conclusion concernant les sociétés contrôlées.Comme Bruxelles ne devrait pas se limiter au Royaume-Uni et à lAllemagne, les opérateurs français pourraient voir débarquer, eux aussi, les inspecteurs européens dans les prochaines semaines.

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Guillaume Deleurence