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La Chine et la Russie en possession des fichiers d’Edward Snowden ?

Un article du Sunday Times affirme que les services secrets russes et chinois auraient désormais accès au fonds documentaire d’Edward Snowden et que ce dernier aurait « du sang sur les mains ». Mais le journal n’apporte aucune preuve et colporte des contre-vérités.

Pour Glenn Greenwald, le journaliste qui a révélé les premiers documents d’Edward Snowden,  il ne s’agit ni plus ni moins d’une campagne de diffamation relayée par des journalistes sans vergogne. Hier, dimanche 14 juin, le Sunday Times – propriété de Rupert Murdoch – a affirmé que la Russie et la Chine avaient « cassé » la copie top-secrète des « 1,7 million » de documents que l’ancien consultant de la NSA avait subtilisés. Et c’est pourquoi certains agents secrets de Sa Majesté auraient dû être rapatriés en urgence, par mesure de sécurité. Selon une source gouvernementale britannique, Edward Snowden aurait « du sang sur les mains ».

Mais pour Glenn Greenwald, cet article n’a aucune valeur. Il ne s’appuie que sur des déclarations de sources gouvernementales anonymes, ce qui équivaut à ses yeux à une campagne de propagande en bonne et due forme. « [Cet article] n’apporte ni preuve, ni confirmation pour aucune de ses affirmations. Les ‘journalistes’ qui l’ont écrit n’ont enquêté sur aucune de ces assertions officielles et n’ont cité aucune personne qui les niait. C’est de la pure sténographie de la pire espèce : ‘certains membres du gouvernement chuchotent des accusations inflammatoires à nos oreilles et nous disent de les publier, mais sans révéler leur identité, et nous obéissons’ », souligne Glenn Greenwald.

D’ailleurs, le journaliste a même relevé une erreur grossière dans l’article. Celui-ci affirmait que son compagnon, David Miranda, avait été arrêté à l’aéroport de Heathrow en possession de 58.000 documents secrets, après avoir rendu visite à Edward Snowden à Moscou. D’une certaine manière, cette phrase insinuait qu’Edward Snowden avait emporté ses documents dans la capitale russe – ce qu’il a toujours nié – avant d’en livrer une partie à M. Miranda. Or, Il s’avère que celui-ci n’est jamais allé à Moscou : il revenait de Berlin où il avait rendu visite à la journaliste Laura Poitras. Actuellement, ce passage ne figure plus sur le site Internet : il a été supprimé en douce.

Sources :

Copie de l’article du Sunday Time sur Cryptome, Article de Glenn Greenwald

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Gilbert Kallenborn