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La biographie controversée de Steve Jobs sort aux Etats-Unis

En quelque trois cents pages, Alan Deutschman, journaliste et collaborateur à Vanity Fair et Wired, brosse un portrait fourmillant d’anecdotes mais, au final, sans grandes surprises du fondateur d’Apple, Steve Jobs.

Avec son parfum de scandale, Steve Jobs : la résurrection promettait d’être LE livre qui dévoilerait la face cachée du père du Macintosh. En vain. Sans faire de révélations fracassantes, l’ouvrage retrace le parcours de Jobs de son éviction d’Apple, au milieu des années 80, à son retour triomphal, quinze ans plus tard pour sauver la firme alors moribonde de Cupertino.A défaut d’avoir pu recueillir le témoignage du principal intéressé, Alan Deutschman se contente donc d’une pléthore de témoignages et d’anecdotes de seconde main, provenant pour la plupart d’amis ou d’ex-collaborateurs.L’auteur avoue d’entrée son désir d’aller au-delà des clichés de l’icône médiatique. Mais il reconnaît par la suite que l’actuel patron d’Apple “est parvenu à s’imposer comme une sorte de Jackie Kennedy des nouvelles technologies.” Avant d’ajouter quelque peu désespéré, “c’est un symbole de son époque, mais personne ne connaît sa vraie nature.”Caractériel, tyrannique avec certains de ses employés, manquant de confiance en lui, le Steve Jobs dépeint par Alan Deutschman est tout cela à la fois. Un portrait qui n’a rien de révolutionnaire et qui cadre finalement assez bien avec la plupart des grands dirigeants de l’industrie informatique, à l’image d’un Larry Ellison. On apprend ainsi, à titre d’exemple, que Steve Jobs a pris un malin plaisir à faire croire à l’un de ses employés qu’il allait le nommer PDG d’Apple.En définitive, comme le souligne dans le New York Times le critique James Poniewozik, “l’ouvrage ne parvient pas à expliquer les grandes motivations du patron d’Apple”. Un credo également entonné par David Rouse de l’ American Library Association pour qui “la première rock-star de l’industrie informatique”, conserve précieusement ses secrets.Steve Jobs, qui, d’après l’auteur, n’aime pas le livre, aurait effectué des pressions auprès de l’éditeur américain, Random House, et serait ainsi paradoxalement devenu le meilleur attaché de presse de ce livre.Enfin, Vanity Fair, qui avait acquis les bonnes feuilles du livre pour son édition du mois d’octobre, en a annulé la parution, en dernière minute… faute de place !

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Philippe Crouzillacq