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La 3D sans maux de tête

À contre-courant de la concurrence. LG sort plusieurs gammes de téléviseurs exploitant un système de 3D passive. Esbroufe marketing ou véritable atout pour le téléspectateur ? Nos impressions.

Les journalistes-testeurs du labo m’avaient prévenu : “ Tu vas voir, cette télé 3D LG, elle est vraiment pas mal… ” Le modèle en question est un sacré morceau : 119 cm de diagonale (47 pouces), rétroéclairage Led, moins de 3 cm d’épaisseur, des fonctions en pagaille (DLNA, services connectés)… et la 3D passive. Un petit peu de technique, pour commencer. Quelle différence existe-t-il avec la 3D active qui équipe la majorité des téléviseurs aujourd’hui ? En 3D active, l’écran affiche le double d’images et les lunettes associées contiennent un circuit électronique qui obture à tour de rôle chaque verre ; une synchronisation entre le téléviseur et les lunettes est nécessaire, mais l’image finale est en Full HD. En 3D passive, les lunettes, toutes simples et très légères, sont juste constituées d’un filtre polarisant qui “ retient ” pour chaque œil l’une des deux images affichées simultanément par le téléviseur. Avec cette technologie, l’écran envoie aux yeux deux demi-images entrelacées : leur définition horizontale est donc divisée par deux. Ce qu’on gagne en simplicité, on le perd en qualité d’image, du moins en théorie. Et en pratique ?C’est ce que j’ai voulu vérifier avec ce modèle de la série LW650S, l’une des quatre gammes de téléviseurs LG à proposer la 3D passive. Voilà qui me change de ma télé LCD actuelle, une Panasonic de 66 cm de diagonale (26 pouces) datant de 2007. Une antiquité… Dès le déballage de la LG, mon épouse pousse un cri : “ Mais elle est monstrueuse ! ” Avec une diagonale presque doublée par rapport à notre lucarne habituelle, le choc est de taille.

LG séduit le grand public

C’est à peine si nous avons assez de recul, dans notre salon, pour profiter de sa grande et belle image (sans modifier quoi que ce soit aux réglages de base, très satisfaisants) ! En définition standard, le processeur de traitement de l’image fait du bon travail : la mise à l’échelle en 1 080 p est efficace, les mouvements sont fluides… à tel point que, par moments, j’ai l’impression de regarder la télé en léger accéléré. Et avec des sources en HD, rien à redire. Vient le moment des tests en 3D. J’ai plusieurs sources à ma disposition : le Blu-ray 3D du film d’animation Les rebelles de la forêt, deux chaînes, des films en VoD sur ma Freebox Révolution… et le mode de conversion en temps réel de contenus en deux dimensions, intégré à la télé. Mais son efficacité est très relative. Sur des émissions statiques (plateaux, chaînes d’information), la profondeur est bien perçue. En revanche, dans les séries ou les films où les changements de plans et les mouvements sont rapides, le processeur ne suit pas et l’image reste globalement “ plate ”. Sur les chaînes en 3D, impression variable également : c’est satisfaisant sur Wild Earth TV, qui diffuse des reportages sur la vie sauvage tournés en 3D native ; le résultat s’avère moins bon cependant sur NRJ12, qui convertit à la volée ses émissions en 3D au moment de la diffusion (et franchement Commissaire Moulin ou du téléachat en relief, ce n’est pas vraiment attrayant…). Sans surprise, c’est avec un Blu-ray 3D que l’effet est le plus probant…, mais je dois bien aussi avouer que la séquence de démo 3D du service de vidéos coquines Dorcel VoD est particulièrement réussie, jouant correctement sur la profondeur et le jaillissement ? sans jeu de mot salace.Et la perte de définition de la 3D passive dans tout ça ? Tout à fait supportable pour l’œil non exercé. La différence se ferait peut-être ressentir en mettant côte à côte une TV 3D passive et une active, mais là, à bonne distance (il faut au moins 2,50 mètres), il n’y a rien de choquant. Plus important encore, malgré plusieurs heures de visionnage, je n’ai pas ressenti de fatigue oculaire, contrairement à la 3D active qui tend, au bout de quelques dizaines de minutes, à me donner des céphalées. En revanche, j’ai été déçu par le son sans ampleur et nasillard qui se dégageait des haut-parleurs de cette télé LG. Mais voilà qu’il est déjà temps de remballer la bête… Et de réinstaller sur son meuble ma bonne vieille Panasonic qui, d’un coup, me paraît vraiment minuscule.

Connectique

À l’arrière, les connecteurs audio-vidéo ne manquent pas pour brancher toutes sortes de sources numériques ou analogiques. Mais pour conserver la finesse du téléviseur, les prises les plus encombrantes (Péritel, Yuv) sont reléguées sur des adaptateurs.

Services multimédias

DLNA, navigation et services en ligne (Facebook, Twitter, YouTube, Google Maps…), magasin d’applications, lecture très efficace de fichiers audio et vidéo : voila une télé très multimédia. La mise en réseau se fait en Ethernet, ce qui n’est pas très pratique si votre box n’est pas située dans la même pièce. Mais il est possible de la connecter en Wi-Fi à l’aide d’un adaptateur USB, qui coûte la bagatelle de 70 euros !

Gestion de la 3D

Tous les contenus 3D ne sont pas diffusés de la même manière. Pour sélectionner le bon mode (quand ce n’est pas automatique), il suffit de presser une touche, bien placée au centre de la télécommande. Le menu de réglage est ensuite limpide.

Finesse

3 cm d’épaisseur pour un écran de 119 cm de diagonale, c’est une belle prouesse. En comparaison, ma télé (ci-dessus à droite) paraît bien trapue : bien que sa diagonale soit seulement divisée par deux, ou presque, elle est quatre fois plus épaisse…

Lunettes

Légères (elles pèsent moins de 20 g), les deux paires de lunettes passives fournies avec le téléviseur LG sont dépourvues d’électronique. Mais les porteurs de verres correcteurs comme moi devront conserver leurs lorgnons sous les lunettes 3D. Pas très esthétique mais supportable.

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Christophe Gauthier