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L’Oréal va imprimer… de la peau reconstituée en 3D

Le groupe de cosmétique annonce un partenariat avec la société Organovo pour tester ses produits sur des tissus bio-imprimés d’ici cinq ans. C’est le premier acteur du monde de la beauté à se convertir à cette technologie.

L’Oréal ne testait déjà plus ses produits sur des animaux. Depuis 2013, le groupe de cosmétique utilise de la peau reconstituée cultivée en laboratoire à partir de cellules récupérées dans des blocs opératoires. Il projette maintenant de passer à la vitesse supérieure en fabriquant de l’épiderme grâce à l’impression 3D.

Il va pour cela s’associer à la start-up américaine Organovo, avec qui il a déjà noué des partenariats de recherche ces dernières années. La bio-impression a pour avantage de produire des épidermes plus proches des tissus humains et donc de permettre des expérimentations plus fiables.

Une production automatisée d’ici cinq ans

Mais cette technologie nécessite aussi de cultiver préalablement des cellules en laboratoire, avant d’imprimer du derme couche par couche. Ce qui peut prendre plusieurs jours et mobilise du personnel. Or L’Oréal a besoin de renouveler ses échantillons en masse et dans des délais serrés.

Cette collaboration avec Organovo a donc pour but de déboucher sur programme très concret de bio-impression à dimension industrielle d’ici cinq ans. Une phase de recherche préparatoire va débuter à San Diego avec les équipes de recherche de L’Oréal, afin d’adapter la plate-forme d’Organovo NovonGen Biopriting et de mettre au point un dispositif capable d’automatiser la production.

L’Oréal conservera les droits exclusifs de la technologie développée avec Organovo pour des usages liés aux soins de la peau. Organovo pourra les récupérer, de son côté, pour les tests de médicaments délivrés sur ordonnance, la toxicité, ou encore les tissus thérapeutiques ou chirurgicalement transplantés.

En France aussi, des start-ups planchent sur ce sujet comme Poietis, créé par l’un de nos meilleurs spécialistes Fabien Guillemot, passé par l’Inserm.

Car la bio-impression soulève tous les espoirs, et pas seulement dans le secteur cosmétique. A terme, les chercheurs envisagent carrément de pouvoir réparer des tissus, voire imprimer des organes grâce à l’impression 3D.

Le communiqué de presse d’Organovo

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Amélie Charnay