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L’État et Orange veulent former les «mamies du Cantal» aux usages d’Internet

Pour former ceux qui ne sont pas rompus à l’utilisation d’Internet, une initiative est lancée pour que les entreprises privées mettent bénévolement leurs locaux à la disposition des associations.

La Mamie du Cantal dispose désormais d’un forfait mobile adapté à ses moyens. Mais sait-elle vraiment se servir d’Internet ? « Je pense à elle avec tendresse et je veux qu’elle sache pleinement utiliser Internet pour communiquer avec ses proches », a déclaré Stéphane Richard, PDG d’Orange, lors du lancement de l’opération Portes ouvertes de la solidarité numérique. Le dirigeant fait allusion à ce personnage symbolique inventé par Xavier Niel pour le lancement de Free Mobile.

Pour l’aider à surfer, le Think Tank Renaissance Numérique lance une initiative soutenue par le gouvernement et Orange. Le but est d’améliorer l’usage du numérique pour ceux qui en sont encore exclus, soit 10% de la population. « Le numérique est une chance quand on le maitrise, mais il fait encore peur à ceux qui ne savent pas », indique Guillaume Buffet, président de Renaissance Numérique qui rappelle que cette mission est celle du Think Tank depuis sa création. Ce projet s’appuie sur le programme Orange Solidarité Numérique, dont le président, Luc Bretones, est également administrateur de Renaissance Numérique. Il est également soutenu par l’Association des maires de France.

Le principe est d’inciter les entreprises privées, quelles que soient leur taille et leur activité, à ouvrir leurs locaux aux associations en dehors des heures de travail. Elles proposeront aussi à leurs salariés d’aider bénévolement ceux qui en ont besoins. Un site a aussi été lancé pour permettre aux entreprises de s’inscrire dans ce projet.

Axelle Lemaire veut redéfinir le service public numérique

Pour Axelle Lemaire, secrétaire d’État au numérique, cette opération est une priorité au même titre que l’aide aux startups ou au développement du très haut débit. « C’est l’une de mes priorités, rappelle Mme Lemaire qui a évoqué ce sujet dès sa nomination. Même si 80% des foyers sont connectés, le risque de fracture est réel. Le plan très haut débit n’est pas suffisant. C’est une réalité dont les geeks s’éloignent parfois. Le développement des infrastructures et de l’écosystème est important, mais l’usage ne l’est pas moins. »

Face à la situation qui n’est ni grave ni désespérée, Axelle Lemaire a aussi noté que l’État ne peut pas faire ce travail sans l’aide des entreprises privées et des associations. « Le cliché d’une France individualiste qui attend tout de l’État est faux et ce projet en est l’illustration. »

Avoir une connexion et savoir se servir d’Internet n’est pas tout. La Mamie du Cantal peut-elle s’offrir des appareils dont les prix sont proches de sa pension de retraite ? Pour ce problème, Axelle Lemaire nous a dévoilé la préparation d’une mission parlementaire pour réfléchir à la création service public numérique. « Les cabines téléphones ne sont plus adaptées à notre époque. Il faut repenser le service public pour préparer cette transition. »

Cette réflexion est d’autant plus urgente qu’en janvier dernier, l’Arcep, régulateur des télécommunications, a suggéré au gouvernement de revoir l’obligation faite à Orange de conserver au moins une cabine téléphonique dans les communes de plus de 1000 habitants. Cette obligation s’appuie sur l’article L35-1 du code des postes et communications électroniques. Par quoi seront-elles remplacées ? Ce sera à la mission parlementaire de le dire à la fin de l’année.

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Pascal Samama