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KPNQwest-Ebone : ce que la fusion va changer

Ebone, se félicite Guy Link directeur marketing de KPNQwest en France, est une belle acquisition. Elle permettra de très fortes synergies entre nos réseaux et nos data centers, sans nous obliger à sortir du cash, grâce à un montage financier astucieux.

L’intégration, comme on sait, commencera à être effective au début du mois de mars prochain. Sur le plan de l’arithmétique pure, elle renforcera très sensiblement le repreneur. Ebone apporte ainsi huit points de présence au Royaume-Uni et en Irlande, où KPNQwest n’en possédait qu’un seul jusqu’ici. Ebone fournit également un axe optique dans l’ouest de la France, une présence en Espagne et dans l’Italie du sud, une quinzaine de réseaux métropolitains dédiés au transit IP et à l’interconnexion des carriers hotels, ainsi que diverses implantations en Europe centrale et en Russie.Le réseau paneuropéen de KPNQwest passera ainsi de 18 000 à 25 000 km. Il interconnectera une soixantaine de villes contre une quarantaine auparavant.Ebone apporte également un accès au câble transatlantique Flag1, et doublera les capacités d’hébergement du repreneur. Au printemps prochain, KPNQwest disposera ainsi de 28 Data ou Cyber Centers, soit 55 000 m2 d’espaces contre 30 000 auparavant.KPNQwest doublera aussi le nombre de ses clients. Il en totalisera plus de 100 000, si l’on inclut tous ceux qui n’ont pris qu’un nom de domaine.Mais tout cela aura évidemment besoin d’être rationalisé et optimisé. Rien qu’à Paris, 2 500 m2 d’espace d’hébergement ?” pratiquement vides ?” seront ainsi transférés, alors que KPNQwest y avait déjà pris une option pour 10 000 m2, dont il n’a pour le moment viabilisé que 500 m2. Dans le backbone, bon nombre de routes seront également en surnombre. Il faudra les fermer ou les revendre. Les effectifs eux-mêmes devront être réduits d’environ 30 % dans les deux sociétés. Au total, c’est donc un plan d’économies de 125 millions d’euros sur deux ans qu’il sera nécessaire de mettre en ?”uvre.Mais KPNQwest aura la taille critique qui lui manquait. “Grâce à l’apport d’Ebone, explique Guy Link, nous serons à l’équilibre en 2003, avec un an d’avance sur notre planning initial.”

Recentrage sur les grosses entreprises

Plus que jamais, le mot d’ordre sera de monter en valeur ajoutée, “puisque la vente de capacités en gros rapporte de moins en moins”, ajoute Guy Link. Seule cette montée en valeur ajoutée, en effet, permettra de rentabiliser rapidement le réseau.Avec un correctif, toutefois. Plus question de démarcher les PME, qui avaient été la cible de prédilection en 2001. “Notre stratégie PME, reconnaît le directeur marketing France, n’a pas été un franc succès. Elle supposait une proximité et des forces de vente, qui auraient coûté beaucoup trop cher à mettre en place. De plus, les PME ne sont pas du tout intéressées à ce jour par les applications en ligne que nous comptions héberger.”Pour l’année 2002, l’opérateur se recentre donc sur une cible de 1 000 grosses entreprises des secteurs informatique, services, fabrication et distribution. Avec comme principal cheval de bataille le VPN-IP. Son offre de VPN-IP avait été introduite en septembre 2000. Au printemps dernier, elle avait profité d’une version 2. Elle est donc désormais mature. Elle intéresse toutes les entreprises, dont les contrats de réseaux privés virtuels sur Frame Relay arrivent à échéance, surtout qu’elle leur permettrait de réaliser 20 à 30 % d’économies.“Nous remportons aujourd’hui la moitié des appels d’offres VPN-IP auxquels nous nous présentons, se félicite Guy Link. C’est le meilleur taux de succès en Europe. Nous signons plusieurs contrats par semaine. Leur valeur moyenne est de 1 à 2 millions d’euros par an. Mais, ils arrivent aussi qu’ils atteignent une valeur de plusieurs dizaines de millions d’euros par an, lorsqu’il s’agit d’interconnecter une dizaine ou une quinzaine de sites à travers l’Europe. Avec les nouvelles fonctionnalités réseaux, comme l’Internet, l’intranet et la vidéo, la convergence IP s’impose de plus en plus. Y compris les grands comptes, équipés jusqu’ici en ATM, sont concernés.”KPNQwest croit pouvoir y faire face avec un réseau dorsal IP sur SDH, plus avantageux en termes de capacité, de routage, de maintenance, d’optimisation, donc de coûts, que les backbones IP sur Frame Relay ou sur ATM, qui caractérisent les opérateurs concurrents. A partir de mars prochain, il disposera même de deux offres : les VPN-IP basés sur DiffServ et IPSec, et titulaires du label Cisco Powered Network, d’une part ; et les VPN-IP basés sur MPLS, qui lui auront été apportés par Ebone, d’autre part.Seul frein : le coût de la ligne louée d’accès. Il entre pour 40 % dans le prix d’une solution VPN-IP. Pour contourner cet obstacle, KPNQwest vient de s’allier en France à Squadran (ex-Fortel), opérateur national de services de boucle locale radio. Depuis deux mois, il peut donc proposer dans le cadre de son offre de raccordement FirstLink des accès radio hauts débits 30 à 40 % moins cher. “C’est un mode d’accès, précise Guy Link, que nous proposerons pour tout site se trouvant en vue des antennes de Squadran, et nous serons prochainement en mesure de l’intégrer à notre outil central de configuration de VPN.” Une dizaine de sites clients l’ont dès à présent adopté.

L’e-learning, nouveau débouché ?

Pour l’année 2002, KPNQwest affiche également ses ambitions sur le terrain du transit IP métropolitain. “Grâce aux boucles optiques urbaines apportées, Ebone, poursuit le directeur marketing France, nous pourrons raccorder des clients à partir des carriers hotels.”Enfin, dernier axe de développement : l’hébergement de serveurs. C’est, en effet, l’étape ultime de la démarche de connectivité des entreprises. Elles commencent par prendre un accès Internet, puis elles passent au VPN avant de déléguer l’exploitation de leurs serveurs. “Si le marché ASP tarde à décoller, explique Guy Link, il n’en reste pas moins que notre stratégie d’Application Infrastructure Provider commence à prendre sens. Nous réunissons désormais toutes les compétences nécessaires grâce à notre réseau de partenaires.”C’est ainsi que KPNQwest France compte bien prendre sa part dans le développement de l’e-learning, non pas en mode partagé (ASP), mais sur serveurs dédiés, puisqu’il s’agit le plus souvent de contenus très stratégiques pour les entreprises utilisatrices. Plusieurs appels d’offres lancés par des grands comptes sont en cours de traitement (www.kpnqwest.com).

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La rédaction