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Kazaa 2.5 : combien allez-vous gagner aujourdhui ?

La dernière version du logiciel de peer-to-peer propose aux internautes de gagner des cadeaux à gogo, voire d’acquérir (légalement) de la musique en ligne. Pour en profiter, une seule condition : accepter de céder au réseau
l’exploitation d’une partie de son disque dur.

Coincés entre leur image d’icone du peer-to-peer et un ardent désir de respectabilité, les promoteurs de Kazaa continuent de faire le grand écart. Leur dernière trouvaille s’appelle Peer Points Manager. Ce programme a été
conçu par Altnet, un réseau parallèle et partenaire de Kazaa qui assure la vente et la promotion de contenus légaux, en vertu d’accords passés avec les éditeurs.Quelque peu intrusif, Peer Points Manager est installé par défaut avec la mise à jour de KMD (Kazaa Media Desktop) 2.5. A charge pour l’utilisateur mécontent de le désinstaller par la suite. Outre Peer Points Manager, la
dernière version de KMD 2.5 intègre une interface améliorée et de meilleures fonctions de recherche

Résoudre le problème du stockage des contenus culturels

Concrètement, Peer Points Manager propose aux internautes de troquer l’exploitation d’une partie du disque dur de leur ordinateur, et de leur bande passante, contre des points. Ces points magiques leur permettront soit de
participer à une loterie, soit d’acquérir (en toute légalité) de la musique ou d’autres contenus culturels en ligne. Pour les plus joueurs, la loterie sera dotée de baladeurs numériques, écrans de télévision plasma, DVD, billets de
concerts ou d’avion (à prix réduits)…Pour Altnet, le profit est double. D’un côté, l’espace de disque dur cédé par les internautes résout le problème du stockage des contenus culturels commercialisés légalement. De l’autre, la bande passante des
internautes participant au programme Peer Points Manager est exploitée pour acheminer et envoyer tel ou tel contenu culturel légal vers les autres utilisateurs du réseau.Altnet mise sur le lyrisme communautariste et libertaire qui entoure souvent l’univers du peer-to-peer pour séduire les internautes. Mais le bénéfice que ces derniers en retireront restera bien maigre, au regard des profits
espérés par les dirigeants de Brilliant Digital Entertainment, la maison mère d’Altnet.Cette société, cotée à Wall Street, ne recherche en effet logiquement qu’une seule et unique chose : un modèle économique digne de ce nom, susceptible de lui assurer une croissance pérenne.

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Philippe Crouzillacq