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Kaspersky Lab s’installe en Suisse, pour rassurer et restaurer la confiance

L’éditeur transfère les données clients, les codes sources et les processus de compilation dans un datacenter helvétique.  

Accusé par les Etats-Unis d’être un complice des services secrets russes, Kaspersky Lab cherche depuis des mois à restaurer la confiance auprès de ses clients. Avec assez peu d’effets, apparemment. Hier, les Pays-Bas annonçaient emboîter le pas aux Etats-Unis et bannir le logiciel de sécurité au niveau gouvernemental pour des raisons de « sécurité nationale ».  

Pour autant, la messe n’est pas encore dite et Kaspersky Lab compte bien se battre jusqu’au bout. C’est pourquoi l’éditeur vient justement d’annoncer le transfert du « cœur de son infrastructure » en Suisse. D’ici à la fin de l’année, les données des clients européens, nord-américains et de certains pays asiatiques seront stockées et traitées dans un data center helvétique. L’éditeur y transfère également ses codes sources, ainsi que ses processus de compilation et de création de signatures.

A l’avenir, tous les binaires de Kaspersky sortiront donc du pays alpin, à l’exception de ceux destinés aux clients russes pour des raisons légales. « De fait, il y aura désormais deux versions de logiciels Kaspersky, l’une compilée et signée en Suisse, et l’autre compilée et signée en Russie », nous explique Tanguy de Coatpont, directeur de Kaspersky France. Pourquoi la Suisse ? « C’est un pays neutre avec des lois très restrictives sur l’hébergement des données. C’est un message fort envoyé au niveau international », souligne le directeur.

Audit indépendant

Parallèlement à ce transfert technologique, Kasperky Lab annonce la mise en place d’une « entité à but non lucratif » qui aura pour mission d’auditer de manière indépendante le code source et les processus de compilation en Suisse. « On sélectionnera bientôt le tiers de confiance qui se chargera de cet audit technique. Cette entité pourra également travailler pour d’autres éditeurs qui souhaitent participer à cette initiative », explique Tanguy de Coatpont.

Enfin, l’éditeur ouvrira en Suisse son premier « centre de transparence » qui permettra aux gouvernements et aux grandes entreprises de réaliser leurs propres audits du code source de Kaspersky Lab. « Cela fait de nous la société de cybersécurité la plus transparente au niveau international. Personne ne fournit autant d’informations », se félicite le directeur. L’avenir dira si cet effort sera récompensé.

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Gilbert KALLENBORN