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Justice : Microsoft accuse une start-up française d’avoir copié Skype

Entre 2007 et 2009, une start-up française aurait piraté le célèbre logiciel de VoIP. Le parquet de Caen a requis un an de prison avec sursis contre le gérant et l’informaticien de la start-up mise en cause.

Le succès de Skype est impressionnant. Le service de voix sur IP a connu une progression de 44 % en 2012 et a franchi en avril 2013 le cap de deux milliards de minutes de communications par jour. De quoi susciter bien des jalousies et convoitises. Ainsi c’est dans une affaire de piratage de ce logiciel, présentée le 24 septembre 2013 au tribunal, que le parquet de Caen a requis un an de prison avec sursis contre le gérant français et l’informaticien australien d’une ex start-up, Vest Corporation.

Partie civile, Skype a demandé 190 000 euros de dédommagements au gérant et à l’informaticien de la start-up fondée en 2007, avec notamment pour projet de fonder un « Skype français » plus sécurisé, et liquidée en 2009 avec plus 20 000 euros de dettes à l’Ursaff. Leurs avocats ont eux plaidé la relaxe faute de preuve.

L’informaticien est accusé d’avoir publié sur son blog des codes informatiques qui constituent le logiciel avec au moins la complicité du gérant. « Il y a eu introduction frauduleuse au travers du système de codes Skype et (…) contrefaçon », a estimé le procureur adjoint Jean-Pierre Triaulaire.

825 000 faux comptes

De son côté, Me Christophe Alleaume, avocat du gérant répond que « Skype instrumentalise la justice ». Pour lui, « ce n’est pas le logiciel Skype qui a été décompilé, c’est un algorithme ». « Le droit d’auteur ne sert pas à empêcher des sociétés concurrentes de se développer », a ajouté l’avocat.

« On tente de faire de ce procès celui du grand méchant Microsoft contre la petite PME locale », a regretté Me Emilie de Vaucresson, l’avocate de Skype, soulignant que les faits et la plainte dataient de 2010 et que Microsoft n’avait racheté Skype qu’en 2011. Selon elle, 825 000 faux comptes ont été créés sur Skype sur la base des codes diffusés par la start-up.

Le tribunal doit rendre sa décision le 22 octobre prochain.

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01net, avec AFP