Passer au contenu

Jusqu’ici, tout va bien…

En nette baisse sur la première moitié de séance, les marchés parisiens ont finalement limité la casse, rassurés par Wall Street qui s’orientait vers un rebond.

La tendance de la journée est encore largement influencée par les incertitudes qui pèsent sur la nature de la riposte américaine aux attentats de mardi dernier. Pour beaucoup d’analystes, une évolution vers un conflit long, développé non seulement sur le front militaire mais également économique, diplomatique et politique, risque d’affecter profondément l’économie américaine.Pour certains même, cette évolution pourrait se traduire par un retour à une situation géopolitique similaire à celle de la guerre froide. Monde bipolaire mis à part, la progression des valeurs du secteur de la défense à Wall Street tend à crédibiliser ce scenario.La matinée à Wall Street épargnait les compagnies aériennes désormais assurées de bénéficier d’une aide financière de la part du gouvernement fédéral. Si cela peut éventuellement sauver des emplois (au moins 20 000 emplois sont déjà menacés dans le secteur), cela ne peut empêcher les ventes et les réservations de billets d’avion de chuter fortement.Ainsi, Amadeus (-2,89 %), la plate-forme qui, avec Sage, centralise les commandes pour des dizaines de compagnies aériennes, faisait état d’une baisse de 74 % des réservations sur le marché nord-américain, et de 28 % à l’échelle internationale au cours de la semaine dernière. Cette baisse correspond à un manque à gagner de 1,6 million de réservations à comparer aux 394 millions de réservations traitées par Amadeus l’an passé.A l’ouverture, les marchés américains semblaient vouloir faire montre d’optimisme. Ainsi, le Nasdaq ouvrait en hausse et le Dow Jones en légère baisse. La tendance s’est doucement rafermie pendant les premières heures pour finir sur une note positive de 0,46 % pour le Nasdaq et de 0,13 % pour le Dow au moment de la clôture à Paris.

Les valeurs technologiques comme à la parade

A Paris, la préférence des courtiers allait aux valeurs technologiques. Préférence qui s’est même conclue par une hausse du Nouveau Marché de 1,13 %, contre une baisse de 1,13 % pour le CAC 40.Les valeurs technologiques profitent de leur forte dépréciation depuis le début de l’année sur un marché sans repère. En l’absence d’indications sur l’évolution à court terme de l’économie mondiale, les courtiers préfèrent jouer des valeurs qui sont à leur cours plancher. Ce fut le cas pour les Web agencies, qui annoncent pourtant des résultats négatifs.Les résultats semestriels de Fi System et de Valtech souffrent indubitablement de la conjoncture actuelle. Fi System affiche 6,85 millions d’euros de pertes pour un chiffre d’affaires de 28,45 millions d’euros. L’intégrateur de solutions e-business essaie de rassurer en annonçant une réduction du coût de structure en France et en Grande-Bretagne, ainsi que la fermeture du bureau espagnol et d’une agence en Italie. De plus, Fi System dispose de fonds propres de 74,4 millions d’euros et d’une trésorerie de 28,8 millions d’euros (au 30 juin), bien supérieure à la capitalisation de 21 millions d’euros.Du coup, l’annonce des pertes n’a pas inquiété les marchés, et Fi System regagne 9,23 %.Même scénario pour Valtech, qui annonce également des pertes de 5,5 millions d’euros au premier semestre pour 63,2 millions d’euros de chiffre d’affaires (+102 %). L’agence Web a dû restructurer pour faire face au ralentissement de la croissance : suppression de 150 postes, rationalisation des coûts administratifs et meilleur taux d’occupation des consultants. Mais c’est l’amortissement des survaleurs (4,4 millions d’euros) qui pèse le plus lourd tout en masquant un excédent brut d’exploitation de 1,6 million d’euros.Valtech affiche une bonne forme et reprend 22,22 % à la clôture.Enfin, Bull s’est offert une petite bouffée d’oxygène (+10,91 %), avec l’annonce de la mise en vente de son siège parisien, dont la SSII espère tirer une cinquantaine de millions d’euros.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


David Prud'homme