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Jusqu’où Netflix peut-il augmenter ses prix avant que vous ne vous désabonniez ?

En augmentant certains de ses abonnements entre 1 et 2 euros par mois, Netflix ne risque-t-il pas de rendre son offre moins attractive et de perdre des abonnés ?

Netflix peut-il continuer à augmenter ses tarifs ? Le service de SVOD a annoncé ce 5 octobre la majoration de un euro de son abonnement à 9,99 euros et de deux euros de celui à 11,99 euros.
Le tarif du forfait le moins cher reste quant à lui inchangé à 7,99 euros. Avec un abonnement haut de gamme à 13,99 euros, Netflix ne risque-t-il pas de perdre des clients, voire d’en dissuader de nouveaux ?

« Il faut remettre ces tarifs dans leur contexte concurrentiel, nous indiquait Pascal Lechevallier, fondateur de l’agence de consulting What’s Hot Media. Aux Etats-Unis, l’offre HBO Now (diffuseur notamment de Game of Thrones) coûte 15 dollars. En France, l’abonnement à OCS est à 12 euros, tandis que BeIn Sports coûte 15 euros. Netflix reste donc dans une fourchette encore acceptable pour les consommateurs, on pourra commencer à se poser des questions si l’abonnement dépasse ce plafond de 15 euros ».

720 millions de dollars supplémentaires par an

Depuis son lancement en France, « le catalogue a augmenté de 200 % », constatait, pour les Echos, Yann Lafargue, porte-parole de la marque en Europe. Avec environ deux millions de clients en France, Netflix a réussi à convaincre les abonnés de la pertinence de son offre. Mais ce catalogue a un prix : la société de Los Gatos (Californie) dépense six milliards de dollars par an dans la création de contenus originaux. Ces derniers pourraient dépasser 50 % du catalogue à terme.

« Cette augmentation permet de financer en partie ces investissements, explique Pascal Lechevallier. En faisant un calcul rapide, cette hausse concerne les 50 millions d’abonnés américains et environ 10 millions d’Européens. Un dollar multiplié par 60 millions permet donc de dégager 60 millions de dollars supplémentaires par mois, soit 720 millions par an. Cela représente donc plus de 10 % des 6 milliards d’investissement annuel de Netflix dans les contenus ».

La partage d’abonnement pourrait s’intensifier

La bourse a d’ailleurs très bien accueilli ces augmentations avec un bond de l’action de l’ordre de 6 % après leur annonce. Une preuve que les investisseurs ont toujours confiance en la capacité de croissance de la société.
« Netflix est dans une zone de confort, analyse Pascal Lechevallier. Il a désormais des productions fortes et connues de tous comme House Of Cards ou Narcos et n’a pas vraiment de concurrence directe dans beaucoup de pays où le service est présent ».

Reste à voir à quel point cette augmentation pourrait dissuader de nouveaux abonnés. « C’est l’un des risques, mais il devrait être vraiment limité. En revanche, on peut s’attendre à ce que le phénomène de partage d’un compte entre plusieurs utilisateurs s’intensifie. Mediamétrie avait par exemple identifié un phénomène d’abonnement unique pour une même colocation ». Une technique qui permet en partageant un abonnement à 13,99 euros entre quatre personnes d’utiliser Netflix pour 3,50 euros. Un tarif imbattable, sauf à se tourner à nouveau vers le piratage…

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Jean-Sébastien Zanchi