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Jungle des prix pour l’ouverture du ‘ .fr ‘ aux particuliers

L’extension française ‘ .fr ‘ s’ouvre ce mardi 20 juin aux particuliers. Mais, les offres commerciales des sociétés d’enregistrement, différentes et peu lisibles, ne simplifieront pas la tâche du
quidam.

Ce mardi 20 juin est la veille du début officiel de l’été. Mais cette date sonne aussi l’ouverture du ‘ .fr ‘ aux particuliers, un sésame jusque-là réservé aux entreprises. Désormais, tout un chacun, à
condition d’être majeur et de disposer d’une adresse en France, peut faire une demande auprès de sociétés d’enregistrement (ou registrars) accréditées. La liste est disponible sur le site de
l’Afnic, l’Association française pour le nommage Internet en coopération. Dorénavant, un Jean Dupont pourra donc obtenir son propre nom de domaine ‘ www.jeandupont.fr ‘.Depuis quelques jours, certains registrars proposent le pré-enregistrement. Il s’agit d’une pré-inscription afin que la demande de nom de domaine voulue par la personne soit envoyée le jour dit. L’offre ne garantit
en rien l’obtention du fameux sésame au final, puisque, en matière de ‘ .fr ‘, c’est la règle du premier arrivé, premier servi qui s’applique.’ Nous sommes très clairs vis-à-vis de nos clients. Cette méthode n’assure pas l’obtention du nom de domaine. Mais plus tôt la demande est déposée dans les temps et plus le particulier aura de chance d’avoir son
nom de domaine. Si ce n’était pas le cas, ils pourraient déposer gratuitement une demande pour une seconde adresse ‘,
détaille Eric Sansony, directeur marketing d’Amen. A Gandi au contraire, les particuliers doivent attendre
jusqu’au dernier moment pour déposer leur nom de domaine, le registrar ayant proscrit le pré-enregistrement. ‘ Cela n’empêche pas de l’obtenir. Nous nous sommes refusé à utiliser cette méthode pour
l’ouverture du “.eu”. 85 % de nos clients ont pu obtenir le nom de domaine qu’ils désiraient ‘,
rapporte Stephan Ramoin, PDG de Gandi.Certains professionnels, comme Lycos ou 1&1, proposaient déjà, depuis plusieurs mois, d’enregistrer le nom de domaine à la place de leurs clients. Le même Jean Dupont pouvait donc obtenir
‘ www.jeandupont.fr ‘, mais sans en être propriétaire. L’Afnic avait, à l’époque, mis en garde les particuliers contre cette pratique. ‘ Les clients de ces registrars devront
demander le transfert de propriété du nom de domaine auquel est adjoint un coût moyen de 6 euros. Au final, à la date d’anniversaire de l’enregistrement de leur nom de domaine, ils l’auront payé deux fois ‘,
commente une
société d’enregistrement.Lycos assure que le transfert à la date de renouvellement de l’enregistrement se fera gratuitement. ‘ Nous travaillons avec l’Afnic afin de proposer de manière automatisée à nos clients de devenir titulaire de
leur domaine pré-enregistré avant la date de renouvellement. Il est trop tôt pour savoir si ce service sera gratuit. Si coût il y a, il ne devrait pas excéder un ou deux euros ‘,
précise Nicolas Morel, chef de produit
hébergement à Lycos France.

Une offre peu lisible commercialement

Côté tarifs, mieux vaut lire de près les offres qui existent sur le marché. Certains registrars n’hésitent pas à indiquer des prix hors taxe comme pour les entreprises, alors que le particulier est assujetti à une
TVA de 19,6 % rebasculée en fin de commande. D’autres mettent en avant sur leur page d’accueil des offres promotionnelles ‘ imbattables ‘ : le .fr gratuit pendant 1 an. En fait, cette
alléchante proposition commerciale n’est valable que si le particulier contracte un service d’hébergement facturé près de 7 euros pour un an. Des pratiques qui rappellent le marché de l’accès à Internet.Les tarifs pratiqués varient en moyenne entre 5 et 20 euros par an. Dans l’ensemble, les services proposés ne sont pas très lisibles. Ainsi, Amen a pris le parti de casser les prix avec un tarif de 4,74 euros par an. Ce tarif
à prix coûtant donne droit à un outil de création de site et à une capacité d’hébergement de 2 Mo. Soit le poids d’un seul e-mail avec une photo en haute définition.Pour 6,50 euros, Lycos commercialise, lui, le nom de domaine seul. Moyennant 1 euro supplémentaire, le consommateur dispose de trois adresses e-mails et de 25 Mo d’espace pour ses courriers électroniques. A Gandi,
moyennant 10,76 euros, l’utilisateur dispose d’une capacité de stockage d’1 Go. Les premiers inscrits accéderont gratuitement à la plate-forme de création de blogs de Gandi en bêta. Cinq cents comptes sont disponibles. Les autres devront
attendre le lancement de Gandiblog en version définitive pour en bénéficier.‘ Il est impossible de se mettre d’accord entre registrars. Il n’existe pas encore d’associations professionnelles. Le marché est trop récent. Il faudra attendre plusieurs années pour qu’il se
normalise sous l’impulsion des plus grands ‘,
analyse Stephan Ramoin, de Gandi. Reste à espérer que cette complexité tarifaire n’empêchera pas les particuliers de sauter le pas.

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Hélène Puel