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Jocelyne Lemarchand, un stratège haut-perché

Copilote de la révolution e-business de Schneider Electric, elle reste attentive à la concurrence.

La stratégie e-business du groupe Schneider tient pour partie ses origines d’un petit village perché à 900 mètres d’altitude, au-dessus de Grenoble. C’est là qu’habite Jocelyne Lemarchand, l’un des quatre stratèges du groupe Schneider Electric pour le commerce électronique. A voir ses joues tannées par le soleil des montagnes alpines, à profiter de son charme et de sa fraîcheur, avouons-le, on révise d’emblée ses idées toutes faites sur le profil d’un ingénieur en micro-électronique.A 40 ans, la voilà chargée de faire en sorte que Schneider, spécialisé dans la distribution électrique, le contrôle industriel et l’automatisation, qui emploie près de 68 000 salariés pour un chiffre d’affaires de 8,4 milliards d’euros, adopte intégralement les technologies de l’information.Le travail de Jocelyne Lemarchand s’organise en deux volets. Le premier consiste à mener la révolution des technologies de l’information dans toutes les strates de l’entreprise, que ce soit au niveau des ressources humaines, du marketing ou encore des achats. C’est ce dernier domaine hors production qui devrait se dématérialiser à 100 % dans un délai assez court. Il s’agit ensuite de générer un business encore inexistant, issu des possibilités offertes par les technologies de l’information. ” Ce qui est difficile dans ce défrichage, précise Jocelyne Lemarchand, c’est d’identifier des valeurs qui intéressent des gens à un moment donné. “Cette Grenobloise n’est pas seule à porter le projet. L’organisation comprend un président de la division e-business, Eric Pilaud, et quatre responsables répartis autour des différents marchés géographiques du groupe. Jocelyne Lemarchand s’occupe d’une partie de l’Europe et de l’Afrique. Les cinq têtes pensantes s’appuient sur une équipe de 100 personnes, composée d’ingénieurs, de chefs de projets et de ” marketeurs “, répartis autour de plusieurs plateaux opérationnels, trois aux États-Unis, deux en France et un en Asie.La jeune Grenobloise d’origine contrôlée ne se sent pas particulièrement habitée par la vérité révélée en matière de commerce électronique. Elle avoue pratiquer le benchmarking (analyse de la concurrence) et participer à des tables rondes avec ses pairs, quelque soit le secteur industriel. A-t-elle une recette gagnante ? Elle n’a pas de réponse tranchée. Tout juste indique-t-elle préférer ” la création d’une vraie valeur à un conglomérat de choses déjà existantes “.Pour supporter ce challenge, rien de tel, donc, qu’un retranchement régulier dans son village d’altitude à 17 minutes en voiture de son bureau. Respirer, profiter de sa famille lui sont indispensables pour rester créative. Le plus troublant, c’est qu’à regarder et entendre cette mère de deux petites filles parler de sa mission, on finit par trouver à l’e-business comme un parfum de raclette arrosée de vin d’Apremont. Le bon air est contagieux.

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Philippe Bonnet