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Jérôme Rota (DivXNetworks) : ‘ Nous travaillons main dans la main avec l’industrie du cinéma ‘

Piratage, téléchargement légal, relations avec Hollywood, algorithmes de compression… Jérôme Rota, l’inventeur français du DivX et co-fondateur de DivXNetworks, fait le point sur le format de compression vidéo devenu
presque aussi populaire que le MP3.

01Net. : Parallèlement au développement du format DivX, quelles sont les activités de DivXNetworks ? Jérôme Rota : Nous conduisons un programme de certification pour les fabricants d’équipements vidéo grand public. Il s’agit de vérifier la conformité des appareils avec le format DivX. Il existe
aujourd’hui une quinzaine de modèles de lecteurs DVD compatibles, proposés par des fabricants tels que Kiss Technology, Samsung, Polaroïd, Philips, JVC, IO Data …Kiss Technology a annoncé la disponibilité prochaine d’un lecteur DVD compatible avec le format vidéo Windows Media 9 de Microsoft. Etes-vous inquiet de cette nouvelle concurrence ? Cela nous concerne bien sûr, mais cela ne nous inquiète pas encore… Cela va certes être le premier lecteur Windows Media 9, mais cette technologie a clairement une génération de retard. La puce utilisée pour décoder Windows
Media 9 produit une qualité de définition standard, c’est-à-dire équivalente à celle d’un DVD. Mais la même puce est capable de décoder du DivX en haute définition.Comment vous situez-vous par rapport au piratage et à la diffusion de films sur Internet, auxquels le format DivX est très souvent associé ? Nous fabriquons une technologie de compression et de décompression vidéo. A partir de là, on ne peut pas contrôler ce que les gens en font… On peut mettre des limites, mais l’expérience nous apprend que lorsque des personnes
veulent faire quelque chose elles le font. La législation européenne donne aux gens la possibilité de copier leurs propres DVD sur un CD. Qu’ils les diffusent ensuite sur Internet est de leur responsabilité.Cela vous crée des problèmes avec l’industrie du cinéma ? Nous travaillons main dans la main avec cette industrie, et cela se passe plutôt bien parce qu’on arrive après la musique, en évitant de faire les mêmes erreurs. L’industrie du cinéma, plutôt que de combattre
systématiquement la technologie, préfère l’utiliser à ses propres fins. Elle est par conséquent beaucoup moins virulente et frileuse que la RIAA. Mais c’est vrai qu’il a fallu balayer bon nombre d’idées reçues…Votre plate-forme de téléchargement de films est-elle sécurisée contre le piratage ? Oui. On ne peut pas nous comparer à Kaaza ou à Napster, mais plutôt à iTunes. Notre système de diffusion à la demande (OVS) est entièrement sécurisé, encrypté et intègre un système de gestion des droits numériques (DRM).En quoi se distingue-t-elle des autres solutions de téléchargement vidéo ? Notre système de DRM prévoit, par exemple, que le contenu qui a été compressé est lié à l’utilisateur et non à un PC ou à un lecteur en particulier. C’est ce que l’on appelle le principe de ‘ super
distribution ‘. Vous pouvez donc télécharger un film, le graver sur un CD, puis à l’aide de votre code d’accès, aller le regarder chez un ami s’il possède un lecteur DVD certifié DivX. C’est une des plus
importantes différences entre notre système et celui de Microsoft. Dans son cas, lorsque vous téléchargez un fichier il ne vous appartient pas, il appartient à votre version de Windows. Qu’en est-il de l’évolution du codec DivX proprement dit ? Nous en sommes à la version 5.1.1 et une version 5.2 va sortir avant l’été, probablement en juin. L’essentiel des améliorations portera sur le codeur [logiciel de compression vidéo, NDLR] et en
particulier sur la qualité vidéo.

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Stéphane Gautier