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Jean-Yves Demeunynck (Afic) : ‘ L’innovation ne vient pas d’Internet, mais des services ‘

Lors de Capital-IT, les investisseurs ont salué le retour en grâce des entreprises innovantes. C’est aussi le constat de Jean-Yves Demeunynck, délégué général de l’Afic.

L’Association française des investisseurs en capital (Afic) regroupe la quasi totalité des sociétés de capital-investissement exerçant en France. Jean-Yves Demeunynck en est le délégué général.01net. : Depuis le début de l’année on assiste à de nouvelles levées de fonds de la part des entreprises innovantes. Alors c’est reparti ?Jean-Yves Demeunynck : On croit toujours que c’est reparti (rires). Plus sérieusement l’activité venture
[capital-risque, NDLR] reprend. En 2003, le nombre
d’entreprises technologiques financées était comparable à celui de 2002. Les nouveaux investissements étaient freinés par le problème des sorties et par des valorisations encore trop élevées. Le premier trimestre 2004, d’après ce que
rapporte nos membres, montre une nette amélioration. Le deal flow
[flux de dossiers, NDLR] est bon. Les acteurs dans le capital-risque sont toujours aussi nombreux.Pourtant avec le dégonflement de la bulle, certains acteurs ont disparu. Le ménage est donc fini au sein des sociétés de capital-risque ?Non. Mais de nouvelles équipes se créent. Le nombre des sociétés d’investissement est stable. L’Afic compte aujourd’hui plus de 200 membres.Membres parmi lesquels se trouvent FCPR et FCPI*. Comment se passe la cohabitation entre les investisseurs institutionnels et les fonds levés grâce à l’argent des particuliers ?L’Afic a un peu le rôle d’un régulateur. Nous sommes très actifs et très déterminés à ce que les deux véhicules cohabitent. Nous avons fait des propositions pour ‘ réorganiser ‘ les FCPI. Nous
souhaitons obtenir l’étalement de la durée de leurs investissements. Les 60 % des FCPI alloués aux entreprises innovantes devraient se faire sur quatre ans. Il ne faut pas entrer dans une course à l’échalote où il faudrait trouver chaque
jour un nouvel investissement. Nous avons également proposé d’élargir la cible des sociétés éligibles aux entreprises innovantes côtées et à celles comptant plus de 2 000 salariés [inéligibles par l’Anvar**,
NDLR]
. Nous militons également pour que les FCPI investissent sur l’amorçage.En fait, vous proposez de cantonner les FCPI à des secteurs qui n’intéressent pas les investisseurs institutionnels. C’est un moyen d’éviter ce que certains appellent ‘ une concurrence
déloyale ‘
 ?
Il n’y a pas de notion de concurrence déloyale. Il s’agit d’exercer sa profession comme le métier l’exige et de façon à ce que ça marche.La vente d’Egencia et de Kelkoo a permis à leurs investisseurs respectifs de réaliser de belles plus-values. Les capital-risqueurs vont-ils retrouver confiance dans Internet ? Internet n’a jamais été qu’un véhicule. L’innovation ne vient pas d’Internet, mais du service qui se fait par le médium Internet. Internet était une révolution de média. Ce n’est plus vrai
aujourd’hui. Internet fait partie du quotidien.*Les FCPI (Fonds commun de placement pour l’innovation) n’ont pas d’équivalent à l’étranger. Ces fonds ont pour obligation d’investir 60 %du capital dans des entreprises innovantes sur une durée de deux exercices fiscaux
consécutifs de 30 mois (18 et 12 mois). Le dernier exercice pouvant être allongé de 6 mois supplémentaires. Souscrits par des particuliers, les FCPI donnent le droit à une réduction d’impôt égale à 25 % de l’investissement annuel
plafonné à 12 000 euros pour les célibataires et 24 000 euros pour les couples.
**L’Anvar (Agence française pour linnovation) labellise les entreprises innovantes qui peuvent prétendre aux FCPI. Elles doivent, entre autres obligations, avoir à ce jour moins de 500 salariés.

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Propos recuellis par Hélène Puel