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Jean-Pierre Laisné (Linbox) : ” Linux n’est pas une fin en soi, mais un moyen de changer les choses “

Jean-Pierre Laisné, PDG et cofondateur de la société Linbox, soutient activement toute initiative en faveur de l’Open Source.


Decision Micro & Réseaux : Quel est l’impact du choix par la Direction générale des Impôts (DGI) d’une solution reposant entièrement sur Linux ?
Jean-Pierre Laisné : Il est très important. Le ministère des Finances est considéré comme un ministère dont les choix informatiques ne se font pas à la légère. Surtout si l’on considère qu’il s’agit de l’argent des Français et des outils pour le collecter et le gérer. Ici, le choix ne s’est pas fait sur le logiciel libre ou propriétaire, mais sur l’architecture.On peut aussi supposer que le ministère des Finances prend en compte les questions de coût ?En effet, le système du ministère utilise une informatique distribuée autour d’une base Oracle sur un serveur AIX RS/6000. Réutiliser l’existant impliquait une remise à jour de la base, d’AIX et de tout le matériel, le tout pour une somme importante. Il a donc préféré utiliser des serveurs d’applications dédiés, et, comme Linbox le lui recommandait, spécialiser les machines de manière à pouvoir les remplacer facilement si elles tombent en panne. Dans chaque hôtel des Impôts, il y a désormais un ou plusieurs serveurs Intel qui servent de relais entre les requêtes de l’utilisateur, à travers un navigateur, et les gros systèmes avec la base de données.Cette architecture est-elle applicable partout ?Oui, en règle générale à tous les environnements où il n’y a pas d’expert sur site, par exemple à l’Education nationale. Les professeurs ne sont pas des administrateurs système, ils ont juste besoin d’un outil pédagogique. Souvent, sur le terrain, on s’aperçoit que de nombreuses machines sont inutilisables parce que le système d’exploitation doit être réinstallé suite à une mauvaise man?”uvre.La philosophie de l’Open Source est-elle compatible avec cette vision de l’informatique ?Oui, dans la mesure où les infrastructures de l’entreprise seront de plus en plus interconnectées. En tant qu’entrepreneur, j’ai besoin de savoir ce qu’il y a dans la plate-forme qui transportera mon code pour appliquer des règles de gestion sur les données. Si je n’ai pas accès à ces informations, j’aurai quelques réticences à confier mes données. Par ailleurs, le meilleur moyen de résoudre l’hétérogénéité est de travailler sur des standards ouverts, dont le meilleur exemple est Internet.

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Christophe Grosjean