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Jean-Michel Hubert (ART): Il faut tirer les leçons du fiasco du WAP

Pour Jean-Michel Hubert, président de l’Autorité de régulation des télécoms, les opérateurs ont beaucoup à faire pour imposer leurs offres d’Internet mobile. Ils devront les améliorer et les simplifier en attendant la troisième génération.

O1 Réseaux : Comme vous le souligniez au salon Hong Kong Telecom Asia, ” le succès du WAP est mitigé “. Jean-Michel Hubert : Jusqu’à présent, le développement du WAP n’a, certes, pas répondu aux premières espérances. Mais, il faut s’attacher à tirer les enseignements positifs des difficultés rencontrées. Parmi celles-ci figure une vitesse de transmission insuffisante, qui devrait donc trouver une première réponse avec le développement du GPRS. Vous pensez donc vraiment que la technologie GPRS sera le déclencheur de l’Internet mobile ? J.-M. H. : La qualité des contenus offerts par le WAP en sera un autre. La mise en ?”uvre des lignes directrices publiées par l’ART pour favoriser une meilleure complémentarité entre l’activité des opérateurs de réseaux et celle des fournisseurs de services devrait permettre de renforcer leur attractivité. Enfin, la simplicité d’usage pour le consommateur a sans doute été négligée. Un effort pédagogique s’impose pour les opérateurs, d’autant plus que leurs clients auront à participer à des évolutions plus importantes avec l’UMTS.Un responsable de DoCoMo a émis des réserves sur les performances, en termes de revenus des réseaux UMTS européens. J.-M. H. : L’économie des réseaux 3G est pleine d’incertitudes. Quels services va-t-on offrir, à qui, et à quel prix ? Ces indécisions sont partagées en Europe et en Asie, même si l’expérience de l’i-mode apporte à DoCoMo des enseignements. L’autre aspect sous-jacent à cette observation est lié aux formalités d’accès aux licences de 3G et, surtout, aux conditions financières diverses en Europe. Je ne doute pas que la remarque visait particulièrement les opérateurs ayant obtenu des licences en Allemagne et au Royaume-Uni, où le prix d’acquisition est élevé, compte tenu du résultat des enchères. En Europe, l’UMTS semble avoir vidé les caisses. J.-M. H. : Nous avons terminé l’année 2000 dans des conditions qui, au regard du développement de l’UMTS, étaient imprévisibles voilà moins de un an. Les conditions d’attribution des licences en Europe sont différentes dans chaque pays, mais certaines réagissent sur des opérateurs présents dans plusieurs pays. Leur effet ne se limite donc pas aux pays les plus concernés. Cette somme de quelque 900 milliards de francs pèse sur l’équation économique du futur marché. Elle suscite aussi des interrogations de la part de ceux-là même qui manifestait, jusqu’à l’été, une plus grande confiance dans les conséquences de la valorisation du marché. D’autres métiers télécoms ne risquent-ils pas d’être pénalisés ? J.-M. H. : Des questions demeurent, qui constituent aujourd’hui l’un des thèmes de réflexion des opérateurs, de leurs fournisseurs et des institutions financières. Il paraît vraisemblable que les premiers seront appelés à préciser à quel rythme ils vont ouvrir leurs réseaux et développer leurs services. Je ne crois pas pour autant que les disponibilités financières manquent pour le développement des télécoms dans les autres segments de marché. Et si un groupe éprouve des difficultés, elles sont sans doute liées à sa situation propre.

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Jérôme Desvouges