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Jean-Louis Constanza (Tele2) : ‘ Nous ferons tout pour devenir opérateur mobile avant fin 2005 ‘

L’opérateur a bon espoir de lancer une nouvelle marque de téléphonie mobile, dès l’année prochaine, du fait des nouvelles directives européennes. Jean-Louis Constanza, directeur général de Tele2 France, explique pourquoi il y a de la
place pour un quatrième opérateur dans l’Hexagone.

Avril 2005 : c’est l’échéance à laquelle Tele2 se verrait bien devenir opérateur de téléphonie mobile en France. Ou, plus précisément, un opérateur de téléphonie mobile virtuel, comme Tele2 l’est déjà dans plusieurs pays européens, qui
louerait les infrastructures existantes à Orange, SFR et Bouygues Telecom. Débouté sur ce sujet par l’ART en décembre 2002, Tele2 a désormais bon espoir de réussir son pari, du fait des nouvelles directives télécoms européennes en cours de
transposition. Jean-Louis Constanza, directeur général de Tele2 France et vice-président Europe du sud, explique pourquoi il y a, selon lui, de la place pour un quatrième opérateur dans l’Hexagone.01net : Où en est votre projet de devenir un opérateur de mobiles virtuel en France ? Jean-Louis Constanza : Le projet d’opérateur mobile virtuel en France n’a pas ralenti de notre point de vue. On est d’autant plus motivé que nous avons beaucoup de clients qui nous demandent de faire
du mobile. Ce marché laisse de la place à un concurrent qui vendrait une offre mobile plus simple, convergente avec le fixe, dans le bas de la fourchette des prix, des SMS moins chers, etc.L’ART avait argué en décembre 2002 que le droit français ne permettait pas d’imposer un opérateur mobile virtuel. Elle renvoyait à la transposition des directives européennes. Y a-t-il dans ces directives de quoi vous
donner l’espoir de devenir enfin opérateur virtuel ?
Oui. L’ART va étudier le marché de détail, cela va prendre un peu de temps, trois mois sans doute. Elle va se rendre compte qu’il n’y a pas concurrence et s’attaquera alors, j’ai confiance, au marché de
gros des mobiles. Elle proposera comme remède d’ouvrir ce marché. Et le moyen de le faire, c’est l’opérateur mobile virtuel.Si les directives européennes vous ouvraient le marché, à quelle date pourriez-vous lancer votre marque de téléphonie mobile dans l’Hexagone ? L’ART pourrait procéder à une analyse de marché qui ira dans notre sens en septembre-octobre, en étant optimiste. Il est probable que nous irons déposer un nouveau règlement de différend auprès du régulateur, car j’imagine mal
les concurrents nous dire ‘ bienvenue ‘. Pourquoi ne pas ensuite envisager l’ouverture du service en avril 2005. C’est un calendrier serré, mais possible. On va tout faire pour qu’il y ait un
Tele2 Mobile avant la fin 2005.Quels seraient vos arguments commerciaux par rapport aux autres opérateurs mobiles ? La simplicité et la convergence. On proposera une seule facture fixe-mobile-ADSL, des tarifs spéciaux pour appeler depuis son mobile chez soi à la maison, un seul service-client qui résout tous les problèmes du fixe, du mobile, de
l’ADSL, etc. C’est ça la convergence. Nous pourrons capter sans problème entre 2 et 4 millions de clients en France.Et comptez-vous baisser le prix des SMS, très décrié ces derniers temps ? Je ne vais pas tout vous dire. Je ne sais pas si on fera le SMS 1,5 ou 2 fois moins cher que nos concurrents, mais il est clair qu’on ne va pas s’amuser à faire le SMS à 15 centimes d’euro comme eux.A propos des SMS, on parle en France, et en Europe, de cartel. Est-ce votre analyse également ? Les SMS restent un marché avec une marge brute de 92 %, c’est l’UFC qui le dit. C’est un secteur fantastique. Le cartel des mobiles n’est pas spécifique à la France, mais c’est le pays où il est
le plus réussi.Comment allez-vous revendre votre offre mobile ? Aurez-vous des des boutiques par exemple ? A priori, nous proposerons notre offre en vente à distance, c’est notre point fort. Nous avons vendu des centaines de milliers de forfaits ADSL de cette façon en quelques mois. Par exemple, dans la grande
distribution, nous ne serons pas concurrents de l’opérateur qui nous louera son réseau.Avez-vous déjà des terminaux prêts à être distribués ? Bien sûr, nous avons des accords internationaux. Ce ne sera pas compliqué de les avoir en France. On est prêts à avoir de très bons terminaux, pas chers, en France.Seriez-vous un opérateur classique de voix, comme dans le GSM, ou iriez vous aussi sur des services données, avec de l’UMTS ? On fera ce que veulent les clients. S’ils en veulent, on fera de la 3G [pour 3e génération de mobiles, en comparaison avec le GSM, alias 2G, NDLR]. Une chose est sûre : 100 % des
Français aujourd’hui veulent de la 2G. Nous n’avons jamais eu un client appelant le centre d’appel de Tele2 disant : ‘ J’ai besoin de 3G ‘. Les gens ne savent pas ce qu’est
l’UMTS et ça prendra du temps avant qu’ils ne le sachent.Quel est le bilan des opérateurs virtuels que Tele2 a déjà lancé en Europe ? Dans tous les pays européens où Tele2 a lancé un opérateur virtuel ?” Autriche, Danemark, Pays-Bas, Norvège, Finlande ?” on constate que nous sommes capables de développer un nombre de clients assez important. Dans
chaque pays, suivant le taux de pénétration, nous allons chercher entre un tiers et la moitié de ‘ primo accédants ‘
[clients nouveaux venus en téléphonie mobile, NDLR]. Troisième élément : nous
n’avons pas explosé les prix, cassé la rentabilité des opérateurs, ni leur croissance. Nous avons trouvé notre place.

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Propos recueillis par Guillaume Deleurence