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Jean-Daniel Pick (OC & Strategy Consultants) : ” Utiliser Internet comme levier de la croissance “

1 milliard de dollars en 2000. C’est le montant des économies réalisées par Oracle grâce à l’utilisation des technologies de l’information.

Pour une fois, les cordonniers ne sont pas les plus mal chaussés. Pour inciter les entreprises à faire un usage massif des technologies de l’information et de ses produits en particulier, Oracle a largement communiqué sur les réductions des coûts qu’elle avait obtenues grâce à la mise en place d’un système d’information efficace.Jean-Daniel Pick, associé-gérant de OC & Strategy Consultants et coauteur du livre e-Markets, les nouveaux modèles du B2B (First Editions, 2001), explique comment Internet permet non seulement de générer des économies ?” notamment en fluidifiant les interactions avec ses fournisseurs et clients ?” , mais surtout de renforcer sa position concurrentielle et de stimuler la croissance de son entreprise.
01net. : Les entreprises réalisent-elles des économies grâce à Internet ?

Jean-Daniel Pick : Oui, Internet permet de réaliser des économies. Ce n’est pas un mythe. Et les réductions des coûts peuvent être importantes car elles concernent des postes et des processus où résident des n?”uds d’inefficacité. L’impact apparaît notamment dans la relation que l’entreprise tisse avec ses clients et avec ses fournisseurs.Pouvez-vous préciser de quelle manière Internet intervient sur les relations de l’entreprise avec ses clients et ses fournisseurs ? Internet fluidifie l’interaction entre l’entreprise et son client, notamment en poussant très loin l’automatisation du circuit commandes-facturation-livraison. Ce qui a pour conséquence de réduire au minimum les opérations administratives de saisie et de contrôle, sources d’erreurs et coûteuses en temps.Concrètement, de quel ordre sont les économies réalisées ? Covisint, la plate-forme d’achat initiée par Ford, GM et Daimler-Chrysler, estime que l’économie engendrée par la plate-forme s’élève à 1000 dollars par voiture, soit plus de 5 % du prix de vente. 60 % des économies réalisées sont imputables à l’amélioration de l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement et à l’optimisation de la gestion des stocks.L’EDI (Electronic Data Interchange), les progiciels intégrés (ou ERP) contribuaient déjà à améliorer et fluidifier les processus. Qu’apportent précisément les technologies Internet ? C’est bien sûr la combinaison des ERP et d’Internet qui rend possible la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement complète. Et l’EDI avait déjà fait avancer les choses. Les atouts d’Internet sont son faible coût et sa facilité de mise en ?”uvre, qui démultiplient les pratiques et les rendent plus accessibles aux entreprises de taille moyenne. C’est aussi son caractère standard (e-mail, interface Web) qui facilite les échanges entre l’entreprise et l’extérieur.Ces économies portent-elles réellement sur l’amélioration des processus ou résident-elles surtout dans des réductions d’effectifs ? En général, l’usage des technologies informatiques fait baisser le temps consacré à des tâches peu créatrices de valeur ajoutée, telles que saisie et contrôle d’informations. Elles permettent soit de supprimer des postes pour faire baisser les coûts, soit de réorienter les activités de personnes dont l’emploi du temps a été allégé vers des activités plus valorisantes et utiles pour l’entreprise. L’usage de l’e-mail s’est généralisé dans l’entreprise, avec un effet sur les structures et l’organisation. Cela permet-il de réaliser des économies ? Il est très difficile d’analyser l’impact financier de l’e-mail. On sait qu’il augmente la réactivité et favorise la dissémination de l’information. Mais le plus intéressant, c’est qu’il agit comme la ” killer application “, celle qui éduque l’entreprise et ses collaborateurs à l’usage d’Internet. Et en ce sens, il contribue largement aux gains obtenus au final.Internet fait faire des économies, dites-vous. Mais l’informatique a un coût. Elle nécessite de l’investissement, de la formation, des services spécialisés… Mis à part les solutions ambitieuses, comme celles visant à améliorer l’efficacité de la supply chain, les retours sur investissement dans le domaine des achats ne dépassent pas deux ans. Et les coûts annexes restent faibles par rapport aux économies réalisées. En quoi consistent ces investissements, source de croissance pour l’entreprise ? L’objectif est de stimuler le marché afin de créer dans un premier temps des habitudes de fréquentation du site de l’entreprise ?” ou du site auquel l’entreprise participe ?”, puis de convertir ce trafic en habitudes de consommation en faveur de ses produits et services. Comment ? En identifiant les services et informations en ligne qu’une entreprise peut fournir à ses prospects et clients, pour les aider à mener leur propre activité : de quoi ceux-ci ont-ils besoin pour leur travail quotidien, comment peut-on les aider à améliorer leur propre activité ?

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Propos recueillis par Bénédicte de Linares