Passer au contenu

Janvier 2001: la reprise du capital-risque

Qui a dit que les start-up ne trouvaient plus de fonds ? Eh bien, ce n’est pas le cas des neuf d’entre elles, qui, depuis le début de l’année, ont empoché 600 millions de francs en capital-risque.

Si la tendance se confirmait, ce sont plus de 5 milliards de francs qui seraient absorbés par les start-up sur le premier semestre 2001, contre seulement 3,4 milliards sur la même période de l’année précédente, en pleine euphorie spéculative.Le montant moyen des levées de fonds passerait de 13,6 millions de francs à 66 millions de francs. Le phénomène serait d’autant plus incroyable qu’il se produirait après un second semestre 2000 désastreux, causant la mort d’un bon nombre de start-up. Toutefois, les trois premières semaines de l’année font figure d’exception. A elle seule, la société Webraska a levé 340 millions de francs et vient doper artificiellement ces bons résultats.

Les investisseurs sont là

Le début de l’année marque néanmoins le retour des investissements en France. “De l’argent, il y en a “, estime Marc Echinger, directeur général d’Europe Offering, jeune gestionnaire de FCPI (fonds communs de placement pour l’innovation). Il ajoute : “Les investisseurs savent quels projets ne marchent pas. Ils investissent maintenant dans des sociétés dont le business model est éprouvé, comme la vente de licences. Ce ne peut que s’améliorer, au fur et à mesure qu’ils auront pansé leurs plaies.”Thierry Lepercq, directeur associé de NetsCapital, partage cette analyse : “Nous n’avons réalisé qu’une seule opération en novembre et décembre. Tout était bloqué ! Dans les semaines qui suivent, je prévois une opération par semaine. Disons que, après une telle période de glaciation, le marché s’est réchauffé, mais que les acteurs gardent les doigts gelés.”” J’aimerais bien qu’il y ait une reprise, tempère Christophe Chausson, président de Chausson Finances. Mais on est toujours dans les basses eaux. Les investisseurs passent plus de temps à observer l’état de leurs portefeuilles qu’à rechercher de nouveaux projets. “

Le temps des bonnes affaires

Néanmoins, la période reste favorable aux investissements. Pour Christophe Chausson, la difficulté des start-up à trouver de l’argent fait d’elles d’encore meilleures affaires . “Je n’arrête pas de répéter que c’est le moment idéal pour investir. Les valorisations des start-up sont retombées au même niveau qu’avant la bulle spéculative, et il n’y a plus de surenchère entre investisseurs. De plus, les capital-risqueurs peuvent espérer de belles portes de sortie quand les marchés seront revus à la hausse.”
“A partir du moment où les valorisations auront un sens économique, les investisseurs reviendront “, renchérit Joël Rosenberg, directeur des FCPI de la Sgam.Ainsi, l’évolution des marchés boursiers influencera beaucoup le devenir de cette reprise des investissements. “Une introduction réussie d’Orange redonnerait de la confiance aux investisseurs “, affirme Thierry Lepercq.Après un dernier trimestre calamiteux pour les start-up en mal de financement, le début de l’année ne pouvait qu’être meilleur. Investisseurs et entrepreneurs semblent à présent se retrouver sur des projets plus sûrs, menés par des ” tempes grises “.L’excitation des périodes de grâce et de vaches maigres tend donc à se dissiper. “Les excès du début de l’année 2000, comme l’attentisme du dernier trimestre, c’était le délire mondial, voire un comportement pathologique “, s’exclame Joël Rosenberg. Et si après les entrepreneurs, c’était au tour des investisseurs de revenir à la raison ?

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Frantz Grenier