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J’ai testé les commandes électroniques les plus sophistiquées…

Dans un souci d’ergonomie, l’automobile a emprunté à l’informatique le joystick et la commande vocale. Mais les constructeurs n’en font pas tous le même usage… Impressions de voyage.

La demande en prestations de confort et d’aide à la conduite des clients de véhicules haut de gamme est telle que certains tableaux de bord n’ont plus rien à envier aux Airbus A320… A ceci près qu’un
conducteur automobile n’a pas de copilote et qu’il est autorisé à converser avec les passagers.Une meilleure interaction entre l’homme et sa voiture est donc devenue nécessaire. Le moyen de communication le plus naturel est alors la commande vocale. Les premiers développements dans ce domaine ont débuté, pour
l’automobile, dans les années 90. Car si la reconnaissance vocale existait déjà, il fallait encore l’adapter à la voiture, dont l’environnement sonore est particulièrement difficile : bruits divers, conversation des
passagers, microphone loin de la bouche du conducteur…Les choses ont évolué. Nous avons pu tester les fonctions avancées de trois véhicules particulièrement bien pourvus en matière de haute technologie… Et constater que, manifestement, les constructeurs sont encore à la recherche de
l’ergonomie optimale.

Le levier d’activation de la commande vocale Linguatronic de la Mercedes Classe C.

Avis mitigé pour la commande vocale de Mercedes

La commande vocale est aujourd’hui commercialisée sur plusieurs véhicules. Nous avons testé une des plus complètes : le système Linguatronic de Mercedes. Il commande à la fois la navigation, la radio, le téléphone et le
carnet d’adresses.Les véhicules de la marque équipés de la commande vocale se distinguent par un levier supplémentaire, placé à droite derrière le volant. Il permet l’activation du système. Par exemple, après l’avoir tiré vers soi, il
suffit de dire ‘ navigation ‘ pour que l’écran de la console centrale passe en mode de guidage GPS.Vous lui dites ensuite ‘ entrez destination ‘ et vous indiquez la première lettre de la ville. On voit là une première limite du système, puisqu’il devient nécessaire d’utiliser l’écran,
placé trop bas dans la console de la Mercedes Classe C, vous obligeant à quitter la route des yeux.Difficile, dans ces conditions, de continuer à rouler… Une liste de villes apparaît alors à l’écran, et vous devez dire ‘ suivant ‘ pour faire défiler les pages et ‘ ligne
3 ‘ pour sélectionner la ville. La sélection de la rue est tout aussi pénible.La console est également pourvue de touches ergonomiques permettant une sélection beaucoup plus rapide de la destination. L’autre solution est d’enregistrer la destination voulue avant de partir, puis de dire
‘ rechercher une destination mémorisée ‘ lorsque vous voulez vous en servir.Mais globalement, la commande vocale n’a vraiment pas été convaincante pour la navigation. Elle l’est beaucoup plus pour le téléphone et la radio, systèmes plus simples à commander. Toujours après avoir tiré sur le levier
du Linguatronic, dites-lui ‘ radio, cent point trois ‘ et vous vous retrouverez en clin d’?”il sur votre fréquence, ou alors ‘ téléphone, 01 22 33 44 55 ‘ et le système appellera votre
correspondant.Sachons toutefois reconnaître les qualités du système de reconnaissance vocale embarqué, qui a le mérite d’être ‘ multi-interlocuteurs ‘ : vous n’avez pas à enregistrer les mots, le système
s’adapte à toutes les voix ! On notera aussi la très grande politesse du système (on n’en attendait pas moins de Mercedes…). Lorsqu’un mot n’est pas compris, le Linguatronic vous répond d’un
‘ Pardon ? ‘ digne des meilleurs majordomes. Et ce, quoique vous lui disiez !

Malgré la commande vocale de la Mercedes, il est parfois plus rapide d’utiliser les commandes sensitives. Mais ces dernières vous obligent à vous arrêter…


(Source Mercedes)

Un système hiérarchique chez BMW

BMW s’est orienté, pour sa part, vers une autre technologie : le joystick appelé iDrive. Celui-ci prend en charge toutes les fonctions rarement utilisées, les plus courantes étant placées sur le volant et la console.
L’iDrive commande ainsi les sous-fonctions de la communication, la climatisation, l’audio et la navigation.Par exemple, le changement du volume sonore de la radio est commandé directement au volant, mais les modifications de la balance et des graves/aigus sont pilotées par l’iDrive en suivant une logique de menu/sous-menu sur
l’écran d’affichage.

Le système iDrive de la BMW Série 7, avec son joystick sur la console et son écran haut placé.


(Source BMW)
Le joystick est placé à la suite de l’accoudoir central et ses commandes sont visualisées sur un écran haut placé. Il est donc possible de le piloter sans quitter la route des yeux. De plus, il est astucieusement muni d’un
‘ retour de force ‘ à la manière des manettes vibrantes des consoles de jeux. Un moteur électrique permet en effet de simuler une augmentation et une diminution des efforts de commande, ou bien des positions fin de course
ou intermédiaires (crans). Si, par exemple, le passager modifie la balance de la chaîne HiFi, le joystick agit comme un régulateur tournant sur lequel un cran d’arrêt informe sur la position médiane, alors qu’une résistance croissante
indique que l’on s’approche des fins de course.L’iDrive pilote jusqu’à 700 fonctions, c’est beaucoup. Celui de la Série 7 commande son menu suivant 8 directions (8 points cardinaux) à partir de la position centrale de départ, ce qui fait que la manipulation
n’est pas si aisée que ça… Sur les dernières BMW Série 5 et 1, la commande a été simplifiée. Le joystick ne se déplace que vers 4 directions et un bouton supplémentaire, placé à côté, permet à tout moment de revenir directement au menu
principal.

Par trop complexe (il pilotait 700 fonctions…), le système iDrive de BMW a été simplifié sur la nouvelle Série 5.


(Source BMW)
Autre stratégie chez Audi, qui n’a pas cherché à réduire le nombre des boutons de commande. Il y a bien un joystick sur le dernier modèle A3, mais entouré de boutons de commande directe pour la radio, la TV, la navigation, etc.
De plus, joystick et commandes sont disposés près de l’écran et à portée de main. Bref, il y a beaucoup de boutons, mais l’accès est rapide.

En plus du joystick de commande, Audi a préféré entourer l’écran de boutons…


(Source Audi)
Alors, si vous avez à choisir entre les deux concepts, il est important avant tout de l’essayer et vous trouverez celui qui communiquera le mieux avec votre propre logique de fonctionnement. De là à savoir s’il faut
choisir sa voiture en fonction de l’ergonomie de ses commandes d’habitacle, c’est une autre histoire…

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Yvonnick Gazeau, Pampa Presse