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Jacques Dupuy (Coface) : ‘ Notre démarche qualité devrait nous situer au meilleur niveau des SSII ‘

A la Coface, Jacques Dupuy refond le système d’information. Objectifs : homogénéisation et recherche de la qualité.

01 Informatique : Vous avez entamé une grande refonte de votre système d’information. En quoi consiste-t-elle ?Jacques Dupuy : Dans l’assurance, le système d’information (SI) est vraiment l’outil de production, le laminoir. Si l’informatique s’arrête, plus personne ne travaille. Par exemple, dans notre département des
risques, notre c?”ur de métier, nous n’avons plus aucun dossier papier. La place du SI est donc plus que stratégique. Les systèmes de la Coface étaient, comme dans beaucoup d’entreprises, assez hétérogènes, entre les métiers
 ?” l’assurance crédit et l’information d’entreprise ?”, d’une part, et entre les pays, d’autre part. La philosophie de base du nouveau système d’information est d’être unique. Les applications développées aujourd’hui entreront
en production en 2005.Quand la réflexion a-t-elle été menée ?Nous avons sensibilisé notre direction à ce projet de refonte il y a deux ans environ. En effet, quand la Coface a voulu fabriquer des produits composites entre l’assurance crédit et l’information, cela lui a demandé beaucoup de temps
et d’argent. Les systèmes n’étaient pas de même technologie, de même jeunesse, etc. L’idée de base est donc de disposer d’un système cohérent et d’une seule application par métier. Aujourd’hui, dans le métier d’information d’entreprise, nous avons
trois ou quatre applications. Le but est de maximiser les synergies au niveau du groupe. Cette uniformité technologique nous permet d’avoir des composants logiciels communs entre les applications des différents métiers.Pouvez-vous décliner les grandes étapes de la refonte ?Au niveau technologique, nous avons fait des choix plutôt classiques. Par exemple, Java, Oracle, Linux ou Unix, selon les besoins, et, côté serveur d’applications, toute la suite de BEA ?” Weblogic, etc. Par ailleurs, quand
on veut bâtir un tel système et, surtout, maximiser les synergies entre systèmes avec des composants logiciels communs, il faut fournir un gros effort de formation des équipes.Cela vous demande donc d’industrialiser votre façon de travailler.Effectivement. Notre DSI est certifiée ISO 9001. Mais nous voulons aller plus loin en mettant en place une démarche de type Spice. Cette dernière est plus ou moins issue de l’informatique embarquée, et elle mesure les niveaux de
maturité de processus. ISO est plutôt une norme d’organisation, qui doit être complétée par une mesure du savoir-faire technologique.Vos équipes acceptent-elles bien tous ces changements ?Peu d’équipes travaillent encore sur ce modèle. Mais une partie d’entre elles ne réalisait déjà plus de développement classique et travaillait en objet autour de Natstar. La transition s’est opérée naturellement. Nous avions donc une
certaine culture de ce type de développement. Il nécessite des travaux de préparation très importants si l’on veut que cela marche. Nous avons été amenés à revoir notre organisation en séparant en deux la direction des études.Pourquoi avoir mis en place cette organisation ?D’abord parce qu’on ne peut pas demander à la même personne de dialoguer avec les utilisateurs, d’effectuer des recettes, et en même temps, d’être un bon ingénieur de développement pour encadrer efficacement des équipes très
techniques. Ensuite, nous avons compris que cette organisation était nécessaire pour rendre le développement logiciel plus cohérent. Par ailleurs, nous nous sommes rendu compte que la maîtrise d’ouvrage avait souvent du mal à exprimer ses besoins.
Or, si nous voulons que nos projets marchent, il faut aider les utilisateurs.L’idée est-elle d’inculquer une culture de SSII interne ?Tout à fait. En séparant l’aide à la maîtrise d’ouvrage de l’ingénierie, il s’avère que cette dernière travaille quasiment au forfait pour l’aide à la maîtrise d’ouvrage. L’idée est d’aller plus loin encore dans cette direction, sans
externaliser.

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Guillaume Deleurence