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Jacques Chazeau (e-Dalkia) : ” Savoir écouter : une compétence qui fait défaut aux directions informatiques “

La conduite d’un projet de portail est trop importante pour être confiée aux directions informatiques ou de la communication. C’est un discours direct que tient Jacques…

La conduite d’un projet de portail est trop importante pour être confiée aux directions informatiques ou de la communication. C’est un discours direct que tient Jacques Chazeau. Cet homme de marketing connaît son sujet : il a piloté le projet de fédération des intranets de l’entreprise Dalkia au sein d’un portail.Qu’est-ce qui a poussé Dalkia à investir dans un portail d’entreprise ?C’est une tendance de fond : de nombreux groupes cherchent à fédérer leurs intranets au sein d’un portail d’entreprise. Les intranets sont devenus obsolètes, car accessibles uniquement par les sédentaires, en oubliant les utilisateurs nomades. Le portail doit, au contraire, être accessible de partout, s’adapter aux contingences linguistiques et proposer des services sur mesure. Les premiers intranets, conçus par les directions de la communication, négligeaient ces points. Ils sont d’ailleurs perçus comme “la voix de son maître “.Votre profil de directeur marketing n’a-t-il pas représenté un handicap pour piloter un tel projet ?La direction générale a d’abord choisi un responsable qui puisse traiter d’égal à égal avec les autres responsables. Son implication reste cependant nécessaire pour vaincre les “baronnies” qui s’opposent à la circulation de l’information et au partage des connaissances. D’un autre côté, le projet ne doit exclure ni les sceptiques ni les “dinosaures”, mais se mettre à la portée des plus lents ?” par exemple, en favorisant les synergies entre le portail et le journal d’entreprise. C’est typiquement un problème de marketing interne.Vous êtes-vous servi de votre expertise marketing ?Oui, bien sûr. On reprend les mêmes techniques que pour un plan marketing externe. La clé du succès est de savoir écouter pour établir un bon cahier des charges. On recueille les attentes des clients internes, on les reformule, puis on établit une segmentation. Six mois ont été nécessaires pour mener l’ensemble des interviews, valider les options techniques et procéder à la rédaction du cahier des charges.Cette étude n’aurait-elle pas pu être menée par la direction informatique ?Les équipes informatiques sont déjà très sollicitées, et elles ne disposent par toujours du recul nécessaire. De plus, leur profil d’ingénieur ne les prédisposent pas à écouter. Beaucoup ne supportent pas de ne pas savoir ! Le service informatique est néanmoins associé : il fait partie du comité de pilotage. Il assure, en outre, le rôle d’assistant en maîtrise d’ouvrage.Comment se sont déroulées vos relations avec les prestataires informatiques ?Le manque de parole des professionnels de l’informatique me reste sur le c?”ur. Ils s’engagent sur des délais qu’ils ne respectent pas, avec des technologies qu’ils ne maîtrisent pas. Finalement, je me suis rabattu sur un petit éditeur, Mediapps. Avec un petit éditeur, le client est plus grand.

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Olivier Roberget