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J.-L. Constanza (Tele2) : ‘ Nous allons enfin devenir opérateur mobile ‘

Tele2 touche au but. Après un feuilleton de plusieurs mois, il va enfin devenir opérateur de téléphonie mobile, en louant le réseau d’Orange. Le directeur général en France revient sur l’accord signé avec la filiale de France
Télécom.

Déjà présent sur les marchés de la téléphonie fixe et de l’accès Internet, Tele2 devient opérateur de téléphonie mobile virtuel. Pendant de longs mois, l’entreprise a
négocié avec Orange, SFR et Bouygues Telecom, sans succès, allant même jusqu’à déposer une demande de règlement de différend auprès de l’Autorité de régulation des télécommunications
(ART). Finalement, c’est avec Orange que l’affaire a été conclue. Tele2 achètera à la filiale de France Télécom des minutes de communication qu’il revendra à ses clients sous sa propre marque. Il rejoint donc les autres opérateurs mobiles sans
réseau (MVNO), Debitel, Breizh Mobile, Transatel et NRJ.Jean-Louis Constanza, directeur général de Tele2 France, estime que cet accord est un bon compromis. Il intervient quelques jours après un avis très critique du Conseil de la concurrence. Ce dernier juge que les MVNO n’ont pas les
moyens de concurrencer les opérateurs en place.01net. : Après des mois de négociations, vous allez enfin devenir opérateur mobile.


Jean-Louis Constanza : Oui. Nous sommes contents de l’accord, qui est prévu pour une durée de neuf ans. Il va nous permettre de nous développer sur ce marché. Nous sommes convaincus qu’Orange ne veut pas nous parquer dans
un coin. Notre partenaire jugera que nous avons tous deux intérêt à connaître un succès commun.Comment la situation s’est-elle débloquée avec Orange ?


Cela s’est fait progressivement. Il a fallu instaurer la confiance, que chacun évolue, que le règlement de différend auprès de l’ART progresse et que le Conseil de la concurrence donne un avis qui ne soit pas contraire à celui de l’ART.
Une fois tout ces éléments réunis, la porte s’est ouverte.Vous étiez très exigeants sur les conditions d’un accord, au point de déposer une demande de règlement de différend auprès de l’ART. Vous estimez donc avoir globalement obtenu satisfaction ?


Nous avons fait des compromis. Mais aurait-on eu mieux en continuant notre action auprès de l’ART ? Nous n’aurons jamais la réponse. Il est difficile de travailler avec un partenaire quand on a obtenu une victoire sur tapis vert, sans
avoir établi une relation de confiance.Et que devient cette demande de règlement de différend ?


Nous y mettons fin évidemment. Il n’y a plus de conflit à prévoir à court terme. En revanche, il faudra que les régulateurs français et européens gardent l’?”il sur le marché, parce que celui-ci démarre à peine. Il va falloir que les
régulateurs veillent à son bon développement.Jugez-vous cet accord meilleur que celui signé par d’autres MVNO ?


Je ne sais pas ce qu’ils ont signé. Ce dont je suis sûr, c’est que cet accord nous permet d’exister. Il n’est pas aussi bon que rêvé, mais c’est la vie. Nous l’avons conclu car nous avons eu le sentiment qu’il nous donnait suffisamment
d’oxygène pour respirer et faire respirer nos clients.Vous vouliez pouvoir déployer certains équipements de réseaux, cela ne sera pas le cas. Abandonnez-vous cette ambition ?


Depuis le mois de juillet, nous disons que ce n’est plus un objectif catégorique. Nous aurions évidemment aimé obtenir un compromis sur la question, c’est toujours le cas, mais nous avons mis de l’eau dans notre vin.Quand pensez-vous pouvoir démarrer votre offre de téléphonie mobile ?


C’est compliqué, car comme ce n’est pas un full MVNO, il y a beaucoup de travail à mener pour connecter les systèmes informatiques. Sans trop s’avancer, nous démarrerons avant la fin de l’année.A quoi ressemblera l’offre de Tele2 ? Agressive sur les prix ? Axée sur la convergence fixe-mobile ?


Je n’ai pas d’idée sur l’offre aujourd’hui. Nous avons passé du temps à négocier, maintenant nous allons en passer sur le marketing et la technique. On fera de la convergence, c’est sûr, mais il n’est pas dit que nous démarrerons avec ce
genre de services. Je pense qu’il faudra commencer par des offres simples.Et parmi ces offres simples, des tarifs agressifs en matière de SMS ? C’était votre cheval de bataille récemment…Nous n’avons pas fait nos calculs, nous ferons le maximum pour être bons. Vu que le prix moyen est toujours d’environ 15 centimes d’euros, nous ferons mieux.Quels sont vos objectifs en terme de nombre de clients ? Nous n’avons donné aucun objectif et, en interne, nous n’avons aucune contrainte. Nous serons pragmatiques. Disons que nous nous sentons capables de transformer 10 % de notre base clientèle en téléphonie fixe tous les ans. Ce qui
donnerait 300 000 à 400 000 clients nouveaux annuels.

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Guillaume Deleurence