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IronPort veut détrôner SendMail et les autres

L’entreprise a développé un agent de transfert de courrier basé sur un système d’exploitation maison, AsyncOS. Ce dernier offrirait des performances décuplées par rapport à SendMail.

Réelle évolution ou coup marketing bien orchestré ? La jeune entreprise IronPort System, basée en Californie, annonce le lancement, au printemps prochain, d’une passerelle de messagerie Internet novatrice, appuyée sur un système d’exploitation dédié uniquement au traitement de cette tâche.Les passerelles de messagerie Internet (ou passerelles SMTP) sont les applications qui gèrent le bon acheminement des courriers électroniques sur les réseaux. Connus sous le nom de MTA (Mail Transfer Agent) ou agents de transfert de courrier, ces serveurs sont chargés du transfert des messages soit entre MTA ?” de serveur à serveur ?” , soit entre MTA et MUA (Message User Agent) de serveur à poste de travail.Le plus célèbre et le plus utilisé des MTA a été créé par Eric Allman dans le monde Unix au début des années 80 et se nomme SendMail. Sous sa forme open source, ou inclus dans les applications commercialies de l’éditeur éponyme, SendMail achemine aujourd’hui plus de 50 % du trafic mail mondial. Cependant, on trouve de nombreux autres acteurs sur ce marché, dont Exim, Smail, QMail ou Postfix.

Des gains de performance énormes, mais un coût élevé

L’idée d’IronPort est simple : plutôt que d’installer leur MTA sur un système d’exploitation généraliste, pourquoi ne pas l’installer sur un système d’exploitation strictement conçu pour remplir cette seule fonction d’acheminer des e-mails ? L’entreprise a donc créé AsyncOS, un système d’exploitation “en mode asynchrone “, selon le site Web d’IronPort (ce qui désigne un mode de transmission particulier où émetteur et récepteur n’ont pas besoin de synchroniser leurs échanges en temps réel). Mais elle ne l’a pas encore montré pour le moment. On sait seulement qu’AsyncOS dispose d’un système de fichiers, d’un modèle de gestion des entrées-sorties et d’un mode de gestion des threads optimisé pour la seule gestion des courriers électroniques.Le résultat serait, selon IronPort, des capacités de traitement multipliées par dix ou plus en comparaison d’un système SendMail, soit 500 000 courriels par heure contre 30 000 à 40 000 selon les déclarations de l’entreprise.IronPort commercialisera sa solution sous forme de serveurs dédiés, pour la bagatelle de 50 000 dollars. Une somme bien élevée, alors qu’un serveur SendMail sur Linux ne coûte que le prix du matériel et celui de la maintenance. Il existe aussi des serveurs dédiés comme ceux de Mirapoint, basés sur OpenBSD. Cela étant, IronPort a déjà retenu l’attention de quelques grands noms des services de courrier électronique : les dirigeant de HotMail, ceux de PayPal (un service de paiement en ligne par mail) ou d’eVoice (service de courriers électroniques vocaux).

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Renaud Bonnet