Passer au contenu

iOS et App Store : pourquoi Apple ne s’inquiète pas pour l’avenir

De passage à Paris, Greg Joswiak a répondu à quelques-unes de nos questions sur le jeu sur iPhone, l’App Store et la concurrence. A l’orée de 2011, Apple semble confiant.

Greg Joswiak est le vice-président marketing pour l’iPod et l’iPhone. Si cette fonction le contraint à éviter quelques questions, sérieuses ou légères, elle lui donne une certaine crédibilité, quand il s’agit de donner la position d’Apple sur le marché concurrentiel au sommet duquel trône le couple composé par l’iPhone et l’App Store.

Jeux : 1 milliard de téléchargements

iPod touch, une console de jeu populaire
iPod touch, une console de jeu populaire – iPod touch, une console de jeu populaire

Apple a longtemps connu des déboires avec le jeu vidéo. Depuis l’intronisation de l’iPhone et de son App Store, la tendance a changé. Désormais les jeux sont « très importants pour [Apple] ». Deux chiffres appuient cette affirmation. Un quart des 300 000 applications disponibles sur l’App Store pour l’iPhone, l’iPod touch et l’iPad sont des jeux. Ces derniers représentent 1 milliard de téléchargements sur les 7 milliards enregistrés depuis le lancement de l’App Store, au mois de juillet 2008.

iOS : une base installée solide

Des chiffres impressionnants, qui s’expliquent par un nombre croissant de périphériques tournant avec iOS, le système d’exploitation mobile d’Apple. La firme de Cupertino a vendu « 275 millions d’iPod, ce n’est pas rien, qui d’autres a vendu 275 millions de quoi que ce soit ? », déclare Greg Joswiak en guise de boutade. Précision essentielle, ces 275 millions ne sont pas des iPod touch, mais bien l’ensemble des iPod écoulés depuis le premier modèle, sorti en 2001.

Pour autant, sans atteindre ce sommet, les périphériques iOS se sont écoulés à 125 millions d’exemplaires. Apple a ainsi vendu environ 75 millions d’iPhone à travers le monde depuis 2007, ce qui constitue en y ajoutant les iPod touch, 42,5 millions d’unités, une belle base d’utilisateurs. Base à laquelle il faut ajouter environ 7,5 millions d’iPad vendus depuis la sortie de la tablette, en avril 2010.

Un modèle vertueux?

Nintendo 3DS
Nintendo 3DS – Nintendo 3DS

En termes de ventes, la concurrence, à savoir Nintendo, Sony, Android et, dans une moindre mesure, Windows Phone 7, n’est pourtant pas en reste. Mais cela ne semble pas inquiéter Apple. Malgré la diversité des fronts : consoles dédiées ou smartphones.

D’abord parce que les joueurs « Apple » ne « vont pas se ruiner à acheter des jeux » et de souligner le cercle apparemment vertueux du modèle économique d’Apple : « Pour la DS ou la PSP, chaque jeu va vous coûter au moins 20 ou 30 euros. Sur iOS, on peut acheter plein de jeux, donc payer plein de développeurs, qui pourront développer de nouveaux jeux. »

Dans les faits, à en croire de nombreux témoignages de petits développeurs indépendants, il semblerait qu’il faille vendre beaucoup de jeux sur l’App Store pour en vivre, même si le ratio 70/30, 70 % du prix de vente pour le développeur et 30 % pour Apple, est, tout le monde en convient, très incitatif.

Toujours plus puissant

Ensuite, Apple semble confiant face à la montée en puissance des prochaines générations de consoles portables. Greg Joswiak balaie le problème d’un pragmatique et simplificateur : « Toutes les plates-formes de prochaine génération seront plus puissantes. Ce sera le cas pour tout le monde », sous-entendu, nous y compris. Et d’ajouter : « Notre force, c’est que nous vendons beaucoup d’appareils, soit autant de chances pour les développeurs de vendre des jeux. »

Les limites de la concurrence

Que le nombre de smartphones Android en termes de parts de marché ait rattrapé, voire dépassé, l’iPhone dans certains pays, n’inquiète pas Greg Joswiak, a priori. Le vice-président marketing pointe en effet les limites du système d’exploitation mobile de Google.

L'App Store depuis l'iPhone
L’App Store depuis l’iPhone – L’App Store depuis l’iPhone

Tout d’abord, « la limitation à 25 Mo pour les téléchargements est un vrai problème pour les jeux », indique-t-il. Un point de vue que John Carmack, mythe vivant du développement d’id Software, partageait lors de notre entretien. Il faut dire que Rage, son dernier jeu disponible sur l’App Store, pèse plus de 770 Mo, dans sa version HD.

Plus problématique, selon Greg Joswiak, Android et Windows Phone 7, dans une moindre mesure, souffrent d’un morcellement de leur offre matérielle. Ce qu’il résume par « Non seulement nous avons le savoir-faire technologique, mais nous proposons surtout une expérience totalement intégrée. C’est une solution bien plus simple pour les développeurs qui savent exactement à quoi s’attendre en termes de plates-formes “supportées”. »

Sans compter, précise-t-il, que les gros développeurs sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à iOS. Gameloft, Electronic Arts, Konami, Square Enix ou encore Epic Games, avec le port de son fameux moteur graphique (Unreal Engine), tous font les yeux doux au système d’Apple…

En tête et serein, pour combien de temps ?

Si l’iPhone risque d’être dépassé en termes de puissance et de parts de marché, il conserve encore la force de son App Store, forteresse solide et attirante. Mais, comme nous le confiait John Carmack : « Tous les six mois, je jette un œil sur l’Android Market pour voir s’il offre ce qu’il faut pour mes projets de développement, pour voir à quoi ressemble la structure et, jusqu’à présent, j’en ai toujours conclu qu’Android s’approche du but mais, qu’il n’y est pas encore tout à fait. »

Un coup d’œil tous les six mois ? La question est donc de savoir si l’été prochain, Android sera suffisamment avancé pour attirer les gros développeurs. Apple devra alors trouver d’autres arguments pour devancer la concurrence…

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Pierre Fontaine