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Inwarski, l’espion électronique qui venait du Nord

Effectuant ses recherches de manière transparente et autonome, cet agent intelligent favorisera la réutilisation des connaissances et des informations diffuses au sein de l’entreprise.

Etre informé en temps réel des faits et gestes de la concurrence et suivre au jour le jour l’évolution de la réglementation ou des nouvelles technologies… Autant de perspectives ouvertes par l’agent Inwarski. Sous ce nom de code, officie une sorte d’espion électronique, dont la mission consiste à faire de la veille technologique et documentaire dans des domaines qui lui auront été affectés. Futé, cet automate sait également travailler de manière autonome et transparente pour l’utilisateur. “Il s’agit d’une sorte de robot qui scrute les ordinateurs et les serveurs distants, ainsi que le contenu des pages publiées sur internet afin de rapatrier les éléments d’information qui correspondent à nos besoins “, indique Paul Humbert, directeur des ressources d’Imexpert, chef de fil du projet européen Inwarski. Basée à Strasbourg, l’entreprise a été créée en 1994 et rassemble soixante-deux personnes. Progressivement, elle s’est orientée vers le secteur du multimédia et de la création de CD-ROM, puis vers les systèmes d’information.“Nous nous sommes intéressés à la gestion des connaissances au travers de l’expertise que nous avons acquise dans l’autoformation “, poursuit Paul Humbert. Le projet Inwarski était d’ailleurs, à l’origine, un outil de travail collaboratif permettant de travailler à plusieurs sur un même document. Destiné d’abord aux grands comptes, il intègre un générateur d’automates et une bibliothèque de scénarios. Contrairement à la majorité des moteurs de recherche, Inwarski n’utilise pas de dictionnaire classique. Il travaille à partir du ” scénario ” écrit et enrichi par chacun de ses utilisateurs. De manière à coller au plus près de leurs besoins. Car, au fil de leur apprentissage, les robots auront pris chacun, au sein de l’entreprise, l’habitude de détecter des phrases clés. Ce qui leur permettra de mieux sélectionner en amont la collecte d’informations et d’affiner ainsi leurs réponses.Inwarski est, bien sûr, un projet de longue haleine, puisqu’il a démarré chez Imexpert il y a maintenant cinq ans. Les recherches financées depuis un an et demi par l’Anvar (soit 50 % sur 3 millions de francs) bénéficient de l’appui de deux autres entreprises. La première, la SSII italienne Itaca, est spécialisée dans l’ingénierie linguistique. Elle met à contribution son expertise pour développer la gestion dynamique des thésaurus et des modules liés à l’indexation des textes. Son expérience permettra à Inwarski de comprendre plusieurs langues : d’abord le français et l’anglais, puis l’espagnol et l’allemand.Autre partenaire stratégique, la Française Coelis, une start up qui développe des outils de traitement lexico-statistiques. De son côté, Imexpert prend en charge la création et la mise à jour automatique des profils utilisateurs, la création et le design d’une interface homme-machine, et la coordination entre chaque élément pour que le système soit opérable. C’est également à Imexpert que reviendra la charge de développer le marketing et la commercialisation du produit final. En passe d’être confié à des bêta-testeurs, l’agent d’alerte sera proposé l’an prochain aux portails d’information et aux grands comptes désireux, notamment, d’alimenter leur intranet. “Il appartiendra alors à la
direction générale de définir les utilisateurs, de créer les scénarios et de déterminer les zones où l’agent devra rechercher l’information. Une fois le contenu rapatrié, il sera réémis au sein de l’entreprise sous forme très ciblée. A la manière d’un système de diffusion en mode push”, conclut Paul Humbert.

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Eliane Kan