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Investisseur recherche projets prometteurs

Que les temps semblent incertains pour les actionnaires des sociétés technologiques ! Il faut dire que, depuis trois ans, ils ont été particulièrement secoués. Après une…

Que les temps semblent incertains pour les actionnaires des sociétés technologiques ! Il faut dire que, depuis trois ans, ils ont été particulièrement secoués. Après une hausse extrême des valorisations, est survenue leur baisse spectaculaire, dont on ne sait pas quand ni comment elle finira. Tout porte à croire que le moteur des sociétés de technologies est sérieusement grippé. Alors, comment le remettre en marche ? Si les composants du moteur sont simples ?” des hommes, des projets et de l’argent ?”, la mécanique, elle, est capricieuse.Les hommes, d’abord. On dit souvent que, pour un investisseur, ils sont le critère numéro un. Et c’est vrai. Les candidats à la création d’entreprise sont de plus en plus nombreux en France. Mais il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus ?” surtout en ce moment. Que recherche-t-on ? Dans le monde des technologies, ce n’est ni la compétence ni l’expérience qui font la différence. Même si elles sont indispensables : la plupart des dirigeants sérieux possèdent ces qualités. En revanche, la candeur, la transparence, le respect et l’écoute de l’actionnaire sont beaucoup plus rares. Et d’autant plus visibles, remarquables et recherchés. Les projets, ensuite. A voir les montants des levées de fonds et les besoins en capitaux de certains projets, on pourrait croire que les technologies de l’information sont devenues une industrie lourde ! C’est probablement la conséquence d’un afflux massif de capitaux. C’est connu, l’argent tue l’imagination.Et les meilleurs projets ne sont pas ceux qui ont été le plus financés : les faibles investissements de départ dans Dassault Systèmes, Business Objects ou Altran, par exemple, en sont la brillante démonstration. Qu’est le retour sur investissement si ce n’est la capacité à faire beaucoup avec peu d’argent ? L’investisseur a donc tout intérêt à éviter les sociétés fortement consommatrices de capitaux. Trop d’entreprises se contentent également de proposer une technologie ?” toujours unique, toujours innovante ?”, sans chercher à résoudre le problème du client. Les domaines du service informatique ou des logiciels métier ?” par opposition aux logiciels outils ?” semblent prometteurs : peu de capitaux employés, et beaucoup de problèmes à résoudre ! Reste l’argent. Il est là : il attend. Avec 360 millions d’euros investis au premier semestre 2001 (Chausson Finance), malgré les nuages à court terme, la tendance longue est à la hausse. L’argent est disponible, mais pas forcément au bon endroit ni au bon moment. Il est en particulier redevenu excessivement difficile de lever des capitaux lors d’un premier tour de société technologique. Mais si l’on veut que les investisseurs investissent, il faut aussi leur offrir des perspectives de sortie. La Bourse y est actuellement réticente, et les rachats industriels se font plus rares à mesure que les sociétés déprécient leurs acquisitions et qu’elles se concentrent sur leur métier. C’est pourquoi les offres de cession ou d’échange faites par des financiers à des actionnaires de sociétés de technologies sont promises à un bel avenir.S’il est impossible de savoir quelle étincelle fera redémarrer le moteur, il est en revanche plus facile de prédire que, avec des hommes de qualité et des projets peu consommateurs de capitaux, l’essence ?” l’argent ?” ne manquera pas pour le faire vrombir.

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Philippe Gervais