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Invensys convoite Baan

Invensys lance sur Baan une offre d’achat de 762 millions d’euros L’opération est accueillie favorablement par l’éditeur, en déroute financière

Alors que les analystes et les marchés boursiers continuaient de spéculer la semaine dernière sur une reprise de Baan par Cisco, le britannique Invensys a surpris tout le monde en se portant officiellement acquéreur de l’éditeur de PGI néerlandais, Baan. Peu connu hors du Royaume-Uni, Invensys est un géant de l’ingénierie, de l’automatisation et du contrôle industriel. Il emploie 90 000 personnes et son chiffre d’affaires pour l’exercice 2000, communiqué en même temps que l’annonce de l’offre sur Baan, s’élève à 9 milliards de livres (14,4 milliards d’euros).
L’offre du britannique vise à racheter comptant l’intégralité du capital de Baan, à raison de 2,85 ? par action, soit une transaction de 762 millions d’euros (environ 5 milliards de francs). L’offre peut para”tre modeste, Baan étant encore coté à 4 milliards d’euros (26,2 milliards de francs) en Bourse, il y a 6 mois. Mais le conseil d’administration de Baan s’est empressé d’exhorter ses actionnaires à l’accepter, en raison des graves difficultés financières de la société.

Un vaste plan de restructuration

Si Invensys obtient les autorisations nécessaires, l’acquisition sera réalisée dans trois semaines. Baan entrera alors au sein de la division ISS (Invensys Software and Systems) d’Invensys. Ce dernier a précisé que Baan garderait son nom et l’intégralité de son offre de produits. Chez Baan France, on avoue que la proposition d’Invensys a surpris. “Nous avons encore peu de visibilité sur cette opération “, confie Pascal Dumontet, directeur général de la filiale française. Une chose est sûre, si cette intégration verticale à un très grand groupe industriel se concrétise, c’en est fini des incertitudes sur la viabilité financière de Baan.”Toutefois, la page des mauvais jours n’est pas définitivement tournée pour Baan. Pour ramener l’éditeur à la rentabilité d’ici à un an, Invensys prévoit en effet un plan de restructuration drastique qui porte sur la suppression du quart des effectifs et une réduction des coûts d’un tiers.La politique de croissance externe tous azimuts, mais non ma”trisée, de Baan l’a conduit à une déroute financière puis à ce rachat à bas prix. Plus généralement, la place centrale des PGI au sein des systèmes d’information est remise en cause par l’explosion du commerce électronique et le rôle croissant des applications de front office. Au-delà du cas de Baan, l’avenir est incertain pour l’ensemble des éditeurs de PGI.

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LAURENT SOUNACK