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Internet large bande : le bon cocktail débit-contenu-tarification n’est pas prêt

Avec le câble et l’ADSL, l’internet large bande est techniquement prêt. Mais la couverture actuelle est limitée, les prix dissuasifs et les nouveaux services à inventer.

Le large bande, une nouvelle façon de vivre l’internet.” Ce pourrait être le titre du forum sur l’internet large bande organisé par Intel, au début du mois d’octobre, à Munich, tant aujourd’hui la lenteur des transmissions reste un frein à un usage commode de l’internet. Avec le large bande, il suffira de cliquer sur son navigateur pour être directement connecté et voir les temps de transfert divisés par cinquante.Par large bande, on n’entend pas le c?”ur du réseau. En effet, les opérateurs posent tant de fibres optiques, avec des systèmes de transmission flirtant avec le térabit/s que – du moins pour le moment – les risques d’engorgement des infrastructures centrales deviennent minimes. Le problème se pose surtout sur la boucle locale qui est en effet aujourd’hui limitée, dans l’immense majorité des cas, aux 56 Kbit/s de la ligne téléphonique.

Le câble détient 85 % du marché du large bande en Europe

Deux technologies de substitution arrivent : le câble et l’ADSL (Asymetric Digital Subscriber Line). Selon Lars Godell, analyste au Forrester Research, le câble a pris de l’avance et détient aujourd’hui 85 % du marché du large bande en Europe. De leur côté, les câblo-opérateurs n’atteignent que 36 % de la population européenne, contre 95 % pour les opérateurs télécoms. En outre, ajoute-t-il, le câble ne peut garantir une réelle qualité de service (fonctionnement en mode Best Effort). Il n’offre qu’une voix de retour limitée et reste un monde fermé, organisé autour de têtes de réseaux. En ce sens, l’ADSL se présente comme une des meilleures solutions. Au total, estime Lars Godell, en 2005, le câble et l’ADSL couvriront près de 80 % de l’accès large bande en Europe, le reste s’appuyant sur des solutions fibre jusqu’au foyer, sur des technologies sans fil ou sur du satellite.La question technique étant évacuée, subsistent néanmoins deux freins à l’essor du large bande : les prix et le contenu. Actuellement, observe Lars Godell, la fourchette des tarifs s’établit entre 50 et 91 euros (de 300 à 600 F) par mois : dissuasive. La barrière symbolique semble se situer autour de 30 euros (195 F). En outre, le développement de l’internet large bande passe par la création de nouveaux services. En effet, pour les promoteurs de l’internet large bande, il ne s’agit pas simplement d’accélérer le chargement des pages actuelles, mais d’inventer un tout nouveau monde, fondé notamment sur le multimédia. Et cela relève davantage de l’imagination créative que de la technologie.Dans ce contexte, conclut Lars Godell, le PC, parce qu’il offre suffisamment de puissance, reste l’outil de prédilection du large bande. Ce qui doit réjouir Intel, qui parle déjà de Pentium III, voire de Pentium IV comme configuration minimale. Chello, un fournisseur d’accès large bande, se contente d’indiquer un Pentium 233 MMX. On mesure toute la surenchère marketing du numéro un mondial des processeurs…

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Jean-Pierre Soulès