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Internet dans le TGV : encore 2 à 3 ans de tests

Si le TGV roule à grande vitesse, le projet d’Internet embarqué prend son temps. En test depuis 2007, il rempile pour deux à trois ans d’expérimentations commerciales plus que techniques.

« Nous allons être la première grande compagnie ferroviaire à proposer un accès Internet à 300 km/h », s’est félicité hier soir Guillaume Pepy, président de la SNCF, lors d’une conférence. Des propos rassurants pour un déploiement qui prend pourtant de plus en plus son temps.

Les premiers tests de ce projet d’Internet embarqué, baptisé « Connexion TGV », datent de 2007 sur trois rames du TGV Est. En ce début 2010, la SNCF annonce qu’elle va poursuivre ses expérimentations sur les 52 rames du TGV Est, ainsi que sur celles desservant le Luxembourg, la Suisse et l’Allemagne.

Cette nouvelle vague de tests débutera « avant l’été » et s’étendra progressivement à l’ensemble des 52 rames dont l’équipement d’Internet embarqué doit être bouclé à la fin de 2010. Ensuite, la SNCF avisera de généraliser, ou non, le dispositif aux 450 rames du réseau TGV. « Il nous faut encore deux à trois ans de tests, plus commerciaux que techniques, avant d’envisager une possible généralisation », nous a précisé un porte-parole du transporteur.

La SNCF est donc prête techniquement. Le système, basé sur une connexion satellite du train, et le déploiement d’un hot spot Wi-Fi dans la voiture, fonctionne (voir encadré). Mais commercialement, c’est encore le grand flou. « Nous envisageons différentes formules. Une partie du portail de services, porte d’entrée du dispositif, sera gratuite, notamment l’information voyageur. Mais l’accès à certains contenus multimédias du portail, comme les vidéos, devrait être payant. Tout comme l’accès à Internet proprement dit », nous a précisé un responsable.

Paiement de l’accès Web à la minute, au mégaoctet ? Aucune unité de paiement n’est pour l’instant annoncée et encore moins les possibles tarifs. Rappelons que lors du premier pilote, le service était gratuit dans le TGV Est, en seconde et en première.

Une technologie déjà dépassée ?

Avec encore deux à trois ans de tests, l’Internet embarqué dans le TGV ne risque-t-il pas d’arriver trop tard, les usagers préférant se connecter directement en 3G ou bientôt en 4G avec le PC portable ? « Non, car la téléphonie mobile ne permet pas de rester connecté à 300 km/h. Et de toute façon, notre service est amené à évoluer afin de répondre au mieux à la demande des usagers à la période où il est proposé », a déclaré un responsable de la SNCF.

Le transporteur a précisé que le coût de ces expérimentations était de l’ordre de 50 millions d’euros pour l’équipement des rames et de 10 à 20 millions pour la recherche et développement.

Notons enfin que, de son côté, le réseau Thalys (détenu à 62 % par la SNCF) propose déjà l’Internet embarqué depuis mai 2008. Il s’agit bien d’une offre commerciale et non d’un test. Il en coûte six euros cinquante pour une session d’une heure, ou treize euros pour une connexion illimitée sur toute la durée du trajet. Ce service est proposé sur l’ensemble de la flotte Thalys, soit 26 rames. Une flotte donc beaucoup moins étendue que celle du TGV et avec une clientèle très business, souligne-t-on chez Thalys.

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Christophe Guillemin