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Internet alternatif, quand le courant passe

La boucle locale électrique, en basse ou moyenne tension, peut être utilisée pour accéder à Internet. Si Nortel Networks a jeté l’éponge, Alcatel, Ascom ou Siemens persévèrent.

L’utilisation du réseau électrique pour accéder à Internet suscite toujours des vocations. En dépit du renoncement de Nortel Networks à poursuivre dans cette voie, le CeBIT de Hanovre a permis au groupement Powerline Communication Forum de promouvoir cette technologie. Deux applications sont concernées : le transport de données entre le transformateur et l’abonné, et l’utilisation du réseau électrique domestique comme réseau local informatique. Certains producteurs d’électricité allemands, comme RWE, jouent un rôle moteur dans son expérimentation. L’utilisation de hauts débits sur la boucle locale électrique requiert de hautes fréquences – 10 à 30 MHz (alors que le courant électrique est modulé à 50 Hz). Cet usage n’est toutefois pas encore validé par le régulateur d’outre-Rhin.
En attendant cet agrément, l’électricien allemand s’est associé au suisse Ascom pour expérimenter, à Leichlingen, la transmission de données, jusqu’à 1,3 Mbit/s ; et de voix sur la boucle locale électrique (230 V), sur trois cent vingt mètres entre le transformateur et le compteur. Les équipements développés par Ascom reposent sur deux combinaisons de matériels. Ascom se propose d’installer à un bout de la boucle locale électrique un boîtier maître, près du transformateur. Il assure l’interconnexion via une autre passerelle avec les réseaux télécoms. Il est apparié à un boîtier esclave situé à l’autre bout, devant ou derrière le compteur électrique de l’abonné. Entre ces deux équipements, une distance maximale de 320 m et des débits de 2 Mbit/s sont acceptés. Deux cent cinquante maisons peuvent être desservies par le boîtier maître.

Alcatel se démarque

Le constructeur suisse Ascom a développé une seconde combinaison de boîtiers : un boîtier maître intérieur, à poser devant ou derrière le compteur, et des boîtiers muraux. Dans ces embases, une prise électrique cohabite avec une prise téléphonique et/ou une prise Ethernet. Ce miniréseau local fonctionne à des fréquences de 15-30 MHz.
Visant le même créneau, Siemens a développé une offre apte à desservir des abonnés à 1 Mbit/s : un boîtier situé près du transformateur assurant l’interconnexion avec les réseaux télécoms et la modulation des données sur le réseau électrique ; un équipement de raccordement si- tué chez l’abonné ; et des boîtiers muraux. Alcatel, lui, développe une technologie empruntant le réseau électrique moyenne tension (4 à 20 kV). Elle intéresse des électriciens visant le rôle d’opérateurs d’infrastructures télécoms ou pouvant raccorder des entreprises par ce réseau. Cette technologie autorise une liaison point à point de 2 Mbit/s jusqu’à un ou deux kilomètres entre deux équipements. Alcatel utilise le blindage du câble électrique pour transmettre les données et il a aussi mis au point une technique utilisant le câble conducteur. La partie du système à installer dans l’entreprise inclut des interfaces G.703, X.21, V35/36 et Ethernet 10BaseT.

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Frédéric Bergé