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Intel se déleste de 10 500 employés

Le fondeur, de plus en plus malmené par son rival AMD, va se séparer de 10 % de ses effectifs d’ici à mi-2007. Il compte ainsi économiser trois milliards de dollars par an.

‘ Ces mesures, bien que difficiles, sont essentielles pour qu’Intel devienne plus agile et plus efficace ‘. C’est ainsi que le PDG d’Intel, Paul Otellini, a justifié la restructuration qui
va toucher de plein fouet le numéro 1 du microprocesseur. Principale mesure annoncée : la suppression de 10 % des effectifs de l’entreprise d’ici à mi-2007, soit 10 500 employés. Les ‘ coupes ‘
concerneront essentiellement des cadres dirigeants, des postes du marketing et des services informatiques. Elles s’élargiront certainement en 2007 aux services de conception et de production.‘ Cette mesure fait suite à l’audit lancé en avril par Intel. Sur les 10 500 postes annoncées, 1 000 postes de managers ont déjà été supprimés et il faut y ajouter les deux divisions récemment
revendues par Intel à Eicon ‘,
précise-t-on à Intel France, qui affirme ne pas encore connaître le sort réservé aux équipes françaises.L’entreprise s’est en effet délestée de ses départements ‘ média et signalisation ‘ auprès d’Eicon mais aussi de la division en charge de XScale (processeurs pour terminaux mobiles) auprès de Marvell ;
soit environ 2 000 personnes, comprises elles aussi dans la coupe globale.En ajoutant à cette réduction salariale un bridage sévère de ses coûts d’exploitation et de ses investissements, Intel espère économiser deux milliards de dollars en 2007, puis trois milliards par an à partir de 2008.
Pourtant, la situation financière du groupe n’est pas catastrophique. Le chiffre d’affaires du fondeur continue de croître (34,2 milliards de dollars en 2004, 38,8 milliards en 2005), de même que ses bénéfices nets
(7,51 milliards en 2004, 8,66 milliards en 2005).

Renouer avec l’innovation

Mais ses derniers résultats trimestriels ne sont guère brillants : chiffre d’affaires en recul de 13 % par rapport au deuxième trimestre 2005 et réduction de 57 % de son bénéfice net. Une pente glissante presque
inversement proportionnelle aux bons résultats d’AMD, son rival, qui ne cesse de gagner du terrain : percée remarquable sur le marché des serveurs d’entreprise, partenariats
avec Dell sur les serveurs et les PC, etc.‘ Le succès d’AMD est un symptôme mais pas la cause de la situation d’Intel ‘, explique Brian Gammage, analyste chez Gartner. ‘ Le problème est qu’Intel a subi la
très forte pression des prix sur le marché des PC et que ce marché ne croît plus. AMD et Intel doivent maintenant élargir le gâteau qu’ils se partagent. Pour se démarquer, Intel doit se relancer dans l’innovation et donner plus de valeur aux PC. Par
exemple, en intégrant à ses produits des fonctions de sécurité ou d’administration ‘,
imagine l’analyste.Mais d’ici là, le fondeur doit rationaliser ses produits, ce qu’il a déjà commencé à faire en se séparant de divisions hors ‘ c?”ur de métier ‘, et ne plus se disperser en marketing vaporeux. Il lui faut
parler clairement à un public de masse qui, à plus de 20 %, préfère acheter pour le moment des PC à base AMD.

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Julie de Meslon