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Integra choisit de faire appel à un partenaire industriel

Integra, qui voulait devenir leader de l’hébergement en Europe, aura manqué son pari de peu. Mis au pied du mur par les investisseurs, il doit chercher un repreneur pour assurer son développement.

Après des résultats 2000 très mal reçus par les investisseurs qui ont largement boudé le titre Integra, ce dernier vient d’annoncer sa décision de faire appel à deux banques d’affaires pour trouver un partenaire industriel.Une nouvelle qui tombe à pic pour les investisseurs et les analystes qui s’interrogeaient sur la capacité de l’hébergeur à financer son développement jusqu’à l’équilibre. Philippe Guglielmetti, PDG d’Integra, constate que les marchés ne sont plus disposés à supporter le développement de l’entreprise. C’est l’une des raisons qui explique la dégradation du cours depuis le 20 mars.Le cours d’Integra, déjà largement entamé depuis le début de l’année, est brutalement passé de 3 euros à 1,5 euro entre le 20 et le 21 mars dernier. “Certains de nos investisseurs nous poussent à nous adosser à un groupe industriel qui pourrait nous aider à atteindre l’équilibre”, explique Philippe Guglielmetti. En clair, les finances de la société ?” qui dispose de 65 millions d’euros en trésorerie et d’actifs non-stratégiques à céder ?” lui permettent de tenir au mieux jusqu’au deuxième trimestre 2002, alors que l’équilibre est attendu pour le troisième trimestre.” L’activité d’hébergeur est coûteuse en investissements, nous ne pouvons pas stopper notre développement pour réduire les coûts sans mettre en péril le modèle d’affaires. Or, les investisseurs veulent de la visibilité. Donc, il nous faut dès aujourd’hui annoncer quelle est la solution “, explique Philippe Guglielmetti.

Fort mouvement de consolidation depuis août 2000

Integra a donc chargé Robertson Stephens et Lehman Brothers, deux banques d’affaires, de trouver un partenaire ou un repreneur qui soit susceptible d’aider l’hébergeur à compléter son plan de développement jusqu’à l’équilibre. Les précédents sont nombreux.Parmi les sociétés citées au titre de comparaison lors de l’introduction en Bourse d’Integra, on trouvait Verio, Exodus, Digex et Ision AG. Trois de ces hébergeurs ont aujourd’hui été rachetés. Verio a été acquis par NTT en août 2000 pour un montant de 5,5 milliards de dollars. Un mois plus tard, WorldCom prenait le contrôle de Digex au travers d’une opération qui se montait à 6 milliards de dollars. Enfin, l’Allemand Ision AG était repris à 75 % en décembre 2000 par l’anglais Energis. Reste Exodus, seul hébergeur à avoir atteint l’équilibre opérationnel au quatrième trimestre 2000, et à rester indépendant.Aujourd’hui, la vraie valeur d’Integra est moins dans sa capitalisation ?” 100 millions d’euros, soit celle de son introduction en Bourse ?” que dans ses actifs humains et structuraux. Le chiffre d’affaires, après cession des actifs non stratégiques, devraient, selon Philippe Guglielmetti, s’équilibrer entre l’hébergement (60 %) et l’intégration (40 %). D’autre part, il est très bien distribué à l’échelle européenne, la France ne comptant que pour 13 %.Integra peut faire une cible intéressante aussi bien pour un opérateur européen que pour une SSI d’envergure internationale. On peut espérer seulement que le repreneur ne connaîtra pas la mésaventure d’Integra, qui a dû revoir à la baisse la valorisation d’InfoStream AS pour un montant de 207 millions d’euros, provision qui avait fait plonger les pertes comptables de l’hébergeur à 349 millions d’euros.

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David Prud'homme