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Infrastructures de câblage : les normalisateurs ne chôment pas

Au-delà des discours marketing sur les spécifications et les performances des systèmes de câblage structuré de catégorie 6 ou 7, il n’est pas inutile de faire le point sur l’état de l’art et les travaux normatifs concernant les infrastructures de câblage.

La norme internationale ISO/IEC 11801, dans sa première édition datée de 1995, et son équivalent européen EN 50173 vivent leurs derniers jours. Une version 1.2 de l’ISO/IEC 11801 a, en effet, été publiée au début de l’année dernière pour inclure deux amendements concernant les nouvelles exigences particulières au Gigabit Ethernet.Cette mise à jour a été transcrite dans EN 50173 sous la forme d’un amendement A1 de juin 2000 (en cours de publication). Dans le même temps se poursuit la révision de la norme ISO/IEC 11801 devant conduire à la publication d’une deuxième mouture vers la fin de l’année 2001.

Compatibilité ascendante ?

Tous ces travaux concernent, notamment, l’introduction de nouvelles classes de transmission E (à 200 MHz) et F (à 600 MHz). Au niveau des composants de catégories 6 et 7 correspondants, les câbles ne posent pas de problèmes particuliers. Selon Alain Thévenot, expert auprès des groupes de travail ISO/IEC SC25 WG3, 48 BTF et 46A WG2, il n’en est pas de même pour les connecteurs.Si la définition d’un connecteur de catégorie 7 est bien avancée (au stade du vote), celle du connecteur de catégorie 6 (de type RJ 45) n’en est qu’à l’étape CD (Comity draft) et nécessite encore du travail technique. Au cours de la réunion qui a eu lieu à Sydney, en février 2000, le SC25 WG3 a réaffirmé son but essentiel : spécifier un système générique multifournisseur. Un objectif difficile à atteindre : l’interopérabilité multifournisseur n’existe pas aujourd’hui, car les cordons mobiles sont à dédier à la prise fixe. La majorité des systèmes revendiquant la classe E sont donc propriétaires. Cette situation contrarie le besoin de compatibilité ascendante, qui résulte de la mobilité des usagers et de leurs terminaux. Un cordon mobile est associé au terminal. Si, par exemple, ce dernier a besoin d’un support de classe D, il doit pouvoir être connecté sur des infrastructures de classes E ou F et être assuré de bénéficier d’une liaison canal de classe D. Il est donc indispensable de disposer d’une connectivité mécanique et d’une compatibilité électrique des cordons d’équipement.Le composant connecteur dénommé RJ 45 (défini par la famille 60603-7-X) est constitué d’une partie fixe (prise murale) et d’une partie mobile (associée au cordon).

Des situations épineuses

La banalisation implique que la partie mobile soit multifournisseur. Cela pose le problème de la compensation du croisement des paires du câble dans le connecteur : en classe D, elle n’est réalisée qu’au niveau de la partie fixe. Aux fréquences plus élevées de la classe E, il faut compenser aux deux niveaux. Il est donc indispensable de normaliser les cordons, ce qui est pris en compte dans un document IEC 61935-2 en cours de développement. D’où des situations épineuses. Ainsi, le futur connecteur de catégorie 7, proposé en 1999 à Berlin par Alcatel (devenu Nexans), devrait être validé par le SC 25 WG3 lors de sa prochaine réunion à Nice ce mois-ci, et doit être compatible avec une catégorie 6… qui, elle, n’est toujours pas totalement définie !

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Éric Sorlet