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Infrasonics : un son peut en cacher un autre

Pourquoi ne pas utiliser les sons pour transmettre des données supplémentaires à celles traditionnellement véhiculées ?

C’est la question que se posent les ingénieurs de la société anglaise Scientific Generics. Et ils y répondent, après avoir déposé un brevet original, décrivant une technologie nommée ” Infrasonics “.Le principe ? Cacher des données au sein des sons, sous toutes leurs formes. Ainsi, une émission télévisée, un CD audio ou n’importe quel fichier MP3 transmis par Internet pourraient contenir des instructions codées, lisibles par un récepteur ad hoc présent dans la pièce où sont diffusés les sons.Utilisant des fréquences inaudibles par l’oreille humaine, ces données ne perturberaient bien sûr pas l’écoute de la source d’origine. Mais pour quoi faire ? Scientific Generics, tout en insistant sur le caractère révolutionnaire de la technologie, est peu disert quant à ses applications. On apprend juste que le potentiel est immense, avec d’innombrables applications pour l’industrie du jouet, ou pour l’éducation.On peut en effet en imaginer quelques-unes. Par exemple, des poupées qui se mettent à danser en rythme avec la musique d’une émission télévisée pour enfants, ou un ours en peluche qui pleure lorsque les héros d’un dessin animé ont des tracas. Avec Infrasonics, c’est tout un univers de nouvelles possibilités qui s’ouvre pour les jouets des enfants, et, assurément, le bonheur de leurs parents.En matière d’éducation, on a plus de mal à concevoir l’apport de la technologie. Un CD qui éteint la lumière lorsqu’il est l’heure de dormir ? Un logiciel ludo-éducatif qui envoie des décharges électriques en cas d’erreur de l’utilisateur ? Non, vraiment, je ne vois pas.Pour nous adultes, en revanche, le champ des possibilités est illimité, à défaut d’être enthousiasmant. Imaginez un réfrigérateur dont la porte s’ouvrirait automatiquement à chaque coupure publicitaire de votre programme télévisé. Ou, devant un match de football, toutes les peluches de la maison qui font la ” Hola ” quand un but est marqué. Ou encore un ” Home cinéma ” qui transformerait votre canapé en gigantesque vibromasseur, réagissant avec effet aux scènes d’action. Le bonheur !Certes, la technique peut apporter de nouvelles sensations (en tout cas, aux moins paranoïaques d’entre nous). Et elle a le mérite d’utiliser une voie existante et généralisée, évitant ainsi la mise en place d’outils de diffusion complexes et coûteux (antennes, satellites). Mais, outre le fait qu’elle n’est absolument pas interactive, cette solution me paraît bien limitée.Sans compter que nous nous satisfaisons, en principe, bien des sons que nous recevons. Pour ma part, je limite l’écoute de mes CD audio à la musique. Je me passe très bien du fait que cette musique puisse piloter à distance d’autres appareils de mon domicile.Et dailleurs, ne nous a-t-on pas déjà fait le coup de données cachées dans la musique ? Souvenez-vous des chants sataniques inclus à notre insu sur certains vieux disques vinyls… Non, vraiment, vade retro Infrasonics.Prochaine chronique le mardi 2 octobre
2001

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Cyril Fiévet