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Infor, l’auberge espagnole des applications

La récente acquisition de SSA par Infor suscite des interrogations sur sa capacité à faire converger des logiciels relativement hétérogènes. Et à en développer de nouveaux.

Difficile de connaître la motivation de l’achat de SSA par Infor. Et encore moins ce que va devenir la kyrielle de produits que ces deux entreprises ont acquis ces dernières années. Pour certains, l’opération est purement
financière. ‘ Ces entreprises font le contraire de ce qu’elles ont déclaré il y a quelques mois. Leur objectif est de rentabiliser leurs offres, mais cela s’opère au détriment des clients, qui sont
ballottés ‘,
estime Thierry Meynle, directeur commercial et marketing de l’éditeur français Divalto.Pour d’autres, c’est la logique industrielle qui est incertaine. ‘ Ce nouvel ensemble est certes significatif en termes de revenus de support et de maintenance. Mais, jusqu’à présent, personne
n’a prouvé que l’on peut constituer un éditeur de logiciels en fournissant des solutions par agglomération de tout un tas de produits “best of breed” ‘,
analyse Jean-Michel Franco, responsable
marketing solutions SAP France. On peut donc se demander si ce nouvel acteur, qui devient un poids lourd du marché des applications d’entreprise, ne va pas se transformer en un géant informe.

Un portefeuille (trop) bien garni

Selon AMR Research, Infor, qui pèse désormais 1,6 milliard de dollars de revenus, va s’adresser à 37 000 clients. Et, toujours selon ce cabinet d’études, ‘ rationaliser les
logiciels de la chaîne logistique et les PGI sera le plus difficile ‘.
Ainsi, le nouveau portefeuille de PGI est composé de BPCS, Baan, Prism, Protean, Infinium, Brain, SCT, Lilly, et Mapics. La ligne de produits de logistique, elle, regroupe désormais EXE, NxTrend, Daly.commerce, et Mercia. Il est donc à
craindre, comme le souligne Gartner, qu’Infor ne puisse s’engager fermement sur l’effort de R&D. Et cela même si l’éditeur assure qu’il continuera de supporter les logiciels courants.D’autre part, outre la pérennité des produits, se pose aussi la question de leur convergence technique, voire fonctionnelle. Un challenge que l’éditeur peut relever grâce aux architectures orientées services (SOA). Et qui
pourrait bien faire le jeu d’IBM, puisqu’il représente le dénominateur le plus commun en termes d’infrastructure.Selon Forrester, l’offre de SSA en matière de PGI pour PME repose sur Websphere, tandis que celle d’Infor s’appuie tant sur Websphere que sur la plate-forme .Net de Microsoft. ‘ Et ces
multispécialistes ont un passé AS 400 ‘,
ajoute Eric Ménard, consultant à PAC. Reste à savoir si cet énorme ensemble sera cohérent pour des utilisateurs qui cherchent à rationaliser leur système
d’information.

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Ludovic Arbelet