L'” illectronisme “, avatar branché de l’illettrisme, menace 50 millions d’Américains, selon une récente étude du Gartner Group, cabinet spécialisé dans la prévision sur le secteur des hautes technologies. Aujourd’hui, dit encore l’étude, les milieux favorisés comptent un contingent ultra-majoritaire d’internautes (83 %), alors que, dans les couches défavorisées, seulement 35 % de personnes ont accès à internet. La conséquence inévitable est donc de voir une partie importante de la population américaine (et bien d’autres) sombrer dans une sorte d’autisme social, puisque, inéluctablement, internet tisse aujourd’hui une nouvelle convivialité. Ce thème de la “fracture électronique” prend un tour ambigu : s’alarme-t-on du “fossé numérique” comme d’une nouvelle cause d’inégalité sociale, culturelle ou économique, ou regrette-t-on le manque à gagner qu’il risque de générer ? Que dire alors, dans les deux cas, de l’abysse qui se creuse entre pays riches et pays pauvres. Là, le problème pour une majorité de populations n’est pas de disposer du meilleur forfait d’accès au web, mais juste d’un branchement électrique. Tous les responsables micro le savent pertinemment : avant de s’aventurer dans la détection d’une panne, il faut d’abord vérifier la prise. Et s’assurer éventuellement que le courant – le minimum vital – passe.
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