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Il y a confusion dans les fusions chez les grands du conseil

L’actualité des grands cabinets de conseil est émaillée de nombreuses restructurations. D’où des situations parfois confuses, comme chez KPMG en France.

Le développement des activités de conseil des “big five” a été jalonné d’incidents de parcours en France. Les rachats ou départs d’associés d’un cabinet à l’autre ont marqué leur actualité. Ces mouvements ont parfois donné naissance à des situations confuses. Exemple : KPMG. Il y a quatre ans, l’entité française (KPMG Peat Marwick) est sinistrée par le départ de la majeure partie de ses consultants vers la SSII américaine CSC. Vidée de sa substance, elle laisse la place à KPMG Consulting France, qui reconstruit l’activité dans l’Hexagone. En parallèle, la structure américaine du grand réseau de consultants, associée à quelques autres filiales étrangères, se sépare du pôle audit et entre à la Bourse américaine sous l’appellation KPMG Consulting Inc. (KCI). Et ce pour reconstituer une structure internationale. C’est ainsi que, en mai dernier, KCI a lancé une intention de rachat sur vingt-trois entités d’Andersen Business Consulting (ex-Arthur Andersen), dont la France.

Des baronnies au sein des grands réseaux

Quid de KPMG Consulting France, qui appartient, à l’origine, au même réseau ? A la direction de ce dernier, on se refuse à tout commentaire. “Il y a peu de chances pour que KPMG Consulting Inc. rachète la structure française, qui devrait entrer dans le giron d’un concurrent ou d’une SSII”, estime Jean-François Perret, directeur général du cabinet Pierre Audoin Conseil. Ce fut déjà le cas, début juin, des entités britanniques et néerlandaises de KPMG, passées sous la coupe d’Atos Origin. Chez Andersen Business Consulting, on a le même sentiment. “KCI ne semble pas intéressé par KPMG Consulting France, peu en ligne avec sa stratégie “, avance Alain Richemond, directeur marketing et communication. Cet exemple illustre le talon d’Achille de certains grands cabinets de conseil : sous le grand réseau mondial de consultants regroupés sous une même enseigne constituée à coups de fusions, se cache parfois un système de baronnies locales indépendantes, plus portées sur leur propre stratégie.PWC France connaît un destin assez similaire. En octobre dernier, la majorité des associés de Pricewaterhouse Management Consultants SAS, issus de Pricewaterhouse, a rejoint un concurrent : Andersen Business Consulting. Ce retrait du grand réseau PricewaterhouseCoopers résulte de l’échec, au niveau national, de la fusion juridique annoncée en 1998 entre les réseaux mondiaux de Pricewaterhouse et de Coopers & Lybrand. Toutefois, à l’inverse de KPMG Consulting France, PWC Consulting France ne se verra pas isolé de son réseau d’origine. Il fera, en effet, partie de l’ensemble de PWC Consulting ?” rebaptisé Monday ?”, qui sera prochainement introduit au Nasdaq. “Les associés ont donné leur accord, et l’entité introduite concernera la quasi-totalité des pays dans le monde “, précise Philippe Hameau, responsable de PWC Consulting France. L’entrée en Bourse de nombre de ces sociétés a d’ailleurs son importance. Elle oblige à adopter plus de transparence et à abandonner la structure en réseau d’associés pour une structure plus traditionnelle d’entreprise. Ce qui limite les stratégies locales et peut être source de stabilité.

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Olivier Discazeaux