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” Il est devenu évident que l’EDI ne décollera jamais “

Décision Micro & Réseaux : ebXML signifie ” Electronic Business XML “, c’est-à-dire XML pour le commerce électronique. Quel est le rapport entre ebXML et XML…


Décision Micro & Réseaux : ebXML signifie ” Electronic Business XML “, c’est-à-dire XML pour le commerce électronique. Quel est le rapport entre ebXML et XML ?
Ray Walker : XML n’est qu’une syntaxe, tandis que ebXML est un ensemble de services d’échange de messages utilisant cette syntaxe. Tous les standards d’échange de données nécessitent des règles, XML est particulièrement précis. L’intéressant avec XML, c’est qu’il s’agit de la première syntaxe de transfert de données compatible avec les standards du web, sans être, comme toutes les autres normes, à un matériel ou à un environnement logiciel spécifique. La norme ebXML indique notre façon d’utiliser XML pour définir une infrastructure de communication, des services et du contenu. Des spécifications très précises sont indispensables pour développer des logiciels communiquant entre eux, tout en transportant un contenu qui est l’abstraction d’une réalité commerciale.Le but de ebXML est-il donc de décrire la structure des documents utilisés lors de transactions commerciales ?Ce serait possible. Mais nous ne le voyons pas sous cet angle. Au niveau du contenu des documents, vous pouvez faire n’importe quoi. C’est un peu ce qui s’est passé avec l’EDI [échange de données informatisé, Ndlr]. Techniquement, l’EDI a fonctionné parce que de grandes entreprises ont imposé un format de document, une facture par exemple, et que les intervenants se sont mis d’accord sur la façon de le créer et de le lire. À l’époque, dans les groupes de normalisation UN/Edifact, nous pensions que le bénéfice d’une norme documentaire était tellement évident qu’elle ne pourrait que s’imposer. Cela n’a pas eu lieu, parce que l’EDI est difficile à mettre en ?”uvre et qu’il nécessite énormément de travail ainsi que des logiciels spécifiques. De plus, il est onéreux. Aux États-Unis, nous avons identifié environ 250 transactions, ou structures de messages, utilisées pour l’EDI. Il est devenu évident qu’il ne décollera jamais. Avec ebXML, nous avons procédé différemment. Nous avons mis en place une infrastructure et un ensemble de services : échange de messages, registres, services de bases. La couche de transport définit une communication fiable : si une ligne est coupée, la communication reprendra là où elle a été interrompue. Le but de ebXML consiste à permettre une communication automatique entre machines, qui soit tout à la fois facile à mettre en ?”uvre avec les composants logiciels du marché, et reconnue universellement.Pourquoi ebXML rencontrerait-il plus de succès que l’EDI ?Cela fait plus de quinze ans que je participe à des comités de standardisation, que tout le monde accuse d’être en retard. Or, ce standard arrive au bon moment. Et ce, grâce à une contribution énorme de chacun de nos membres. À ce stade, nous espérons que l’industrie du logiciel et l’industrie tout court commenceront à utiliser ebXML. La question clé concerne les raisons qu’ont les organisations de l’adopter. Une partie de la réponse réside dans le caractère public de ses spécifications : n’importe qui peut les suivre pour développer des logiciels. Les entreprises auront le choix entre de nombreux composants bien développés et interopérables pour un coût minime. Elles ne perdront pas leur temps à se demander si telle structure de données doit ou non contenir un champ ” id “, il sera là. Nous pensons que ebXML réussira d’une part, grâce au marché de masse et d’autre part, grâce aux industriels qui y sont impliqués. Il n’existe pas de projet équivalent. Actuellement, les développeurs et les industriels travaillent ensemble à la mise au point de composants ebXML. Nous nous attendons à en trouver un grand nombre sur le marché dès la fin de l’année et à voir le système se généraliser aux entreprises, disons d’ici à un an.

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Christophe Grosjean