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Icap met le web en cache

L’Icap offre une interface standardisée aux services de traduction, de filtrage et de mise en forme des pages web Une réponse à la diversité des interfaces des clients et à l’audience mondiale des sites

Network Appliance, Akamai Technologies et Novell sont, entre autres, les créateurs du projet Icap (Internet Content Adaptation Protocol). Ce nouveau protocole a été soumis, le 29 février dernier, à l’IETF (Internet Engineering Task Force), l’organisme chargé de la normalisation des technologies mises en ?”uvre sur Internet. “Icap a pour objectif de fournir une interface de communication unique pour la personnalisation et le traitement des contenus “, explique Edward Sharp, directeur du développement chez Network Appliance. Plus précisément, le protocole Icap définit, sur la base des méthodes de redirection fournies par HTTP 1. 1, la façon d’intercepter et de modifier une requête. Ce qui permet de faire automatiquement appel à une application de traitement stockée sur un serveur distant pour intervenir sur la page web demandée par l’internaute. “Jusqu’à présent, chaque opération effectuée sur les contenus nécessitait le recours à des technologies propriétaires, souvent complexes à mettre en ?”uvre “, rappelle Edward Sharp. Dans la pratique, Icap intervient dans le dialogue qui s’établit entre le serveur de cache, ou le serveur proxy, et le serveur HTTP source. Sur le serveur de cache lui-même, un client Icap est chargé de détecter une demande de modification du contenu. La nature de la demande est indiquée dans l’adresse de la page. Pour activer l’appel à un serveur Icap, il suffit d’insérer son adresse DNS dans l’URL. À charge ensuite pour le serveur Icap de collecter sur le serveur d’origine les informations demandées, d’activer l’application de traitement et, enfin, de les retourner au proxy ou au serveur de cache de départ.

Alléger le trafic Internet

L’avantage de ce protocole, mis en avant par ses concepteurs, réside principalement dans sa simplicité de mise en ?”uvre. L’impact d’Icap sur l’architecture d’un site web est, en effet, réduit aux seules pages auxquelles on veut l’appliquer. Le document remis à l’IETF explique que,“avec cette technique, c’est à la fois la charge des serveurs de contenu et le trafic sur Internet qui se trouvent allégés. Par exemple, un fournisseur de contenu souhaitant offrir un service de traduction n’a plus besoin de répliquer les pages.”Pour l’instant, Icap ne fonctionne qu’avec HTTP 1. 1, mais le consortium Icap compte bien l’adapter aux autres protocoles Internet FTP, NNTP et SMTP POP3. “Bien sûr, il y aura un léger délai pour accéder au contenu, mais si les pages traitées sont ensuite mises en cache, cela réduira d’autant le trafic en cas de demande similaire, poursuit Edward Sharp. Autre avantage, ce n’est pas tout le contenu du site qui est traité, mais la seule page demandée.” Dans un premier temps, les fonctions d’Icap se cantonneront à l’établissement de la communication entre le serveur de contenu et le serveur d’applications. Dans un second temps, le consortium prévoit d’ajouter certains mécanismes de contrôle pour s’assurer, par exemple, de la disponibilité des services demandés.

Un panel de services illimité

Une fois mis en ?”uvre, Icap peut offrir un ensemble de services quasiment illimité, comme la traduction à la volée des sites selon la provenance de la requête de l’internaute. Comme l’explique Rory Cowan, président de Lionbridge Technologies, “alors que le web s’agrandit et que le pourcentage d’internautes non anglophones augmente, l’entreprise doit pouvoir adapter la langue employée. Icap permet de fournir un contenu personnalisé, traduit et accessible sur n’importe quel terminal”(voir schéma). Autre exemple, lié à la multiplication des moyens d’accès à Internet (téléphones portables WAP, assistants numériques, etc. ) : l’adaptation du contenu aux capacités d’affichage du terminal de l’internaute. Selon Ron Moritz, directeur technique de Finjan Software, Icap permet également d’unifier la politique de sécurité d’une entreprise, quel que soit le moyen d’accès à Internet utilisé : “Les risques d’infection virale ne toucheront pas que les PC et les serveurs, pronostique-t-il. Très vite, les entreprises devront avoir une démarche active et déployer une sécurité adaptée à tous les terminaux, et en tout point du réseau. Icap permet de régler facilement ce type de problème.”Au-delà de sa simplicité et de son intérêt pour les internautes, Icap est une nouvelle arme entre les mains des fournisseurs de services Internet. Les offres qui peuvent découler de son adoption constituent, pour les éditeurs dépassés par le développement du web, une occasion unique de profiter, à leur tour, de cette manne providentielle.

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La rédaction