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Huis clos sur le Net : c’est parti (MAJ)

Du 1er au 5 février, cinq journalistes francophones vont avoir pour seules sources d’information Facebook et Twitter. Cette expérience va servir à comparer l’info qui en provient avec celle issue des médias traditionnels.

Première publication le 22 janvier 2010

Enfermés pendant cinq jours avec Facebook et Twitter

Cinq journalistes francophones n’auront que les deux réseaux sociaux pour s’informer. Cette expérience va servir à comparer l’information qui en provient avec celle issue des médias traditionnels.

Enfermer plusieurs personnes dans un espace clos pour voir ce qu’il s’y passe est un concept que la télévision a déjà maintes fois utilisé. C’est au tour de la radio de s’y mettre. Du 1er au 5 février 2010, les Radios francophones publiques (RFP) vont mettre en isolement cinq de leurs journalistes dans un gîte du Périgord.

L’expérience, baptisée « Huis clos sur le Net » n’est pas destinée à étudier le comportement humain, en espérant que la proximité favorise la naissance d’amourettes ou d’antipathies. Il s’agit de voir comment, sans télévision, ni radio, ni journaux, ces cinq cobayes vont pouvoir se tenir informés avec pour seules sources Facebook et Twitter.

Tester la valeur de l’actualité véhiculée sur les réseaux sociaux

A leur arrivée dans le gîte, Benjamin Muller de France Info, Nour-Eddine Zidane de France Inter, Janic Tremblay de Radio-Canada, Anne-Paule Martin de la Radio suisse romande et Nicolas Willems de la RTBF vont devoir troquer leur smartphone contre un téléphone basique ne permettant pas d’accéder à Internet. Ils auront chacun un ordinateur connecté à la Toile. Mais ils se sont engagés à consulter uniquement Facebook et Twitter. Si un lien figure dans un message ou un tweet, ils ont pour consigne de ne consulter que la page sur laquelle il pointe et non pas le site (ne pas aller sur la page d’accueil, par exemple).

Pour les Radios francophones publiques, cette expérience doit mettre en évidence quelles sont les informations (vraies ou fausses) qui émergent de ces réseaux sociaux et à quelle vitesse elles se propagent. Et de les comparer avec celles fournies par les médias traditionnels.

« Cette expérience est faite dans une volonté d’ouverture, explique Françoise Dost, secrétaire générale des RFP. En tant que média, nous avons vu qu’il y avait une évolution de métier avec l’arrivée d’Internet, puis des réseaux sociaux. Il y a maintenant de nouveaux intermédiaires dans la boucle de l’information, à nous d’évoluer avec. »

Un huis clos sans images

Le fait que se côtoient plusieurs nationalités (française, belge, canadienne et suisse) enrichit l’expérience, selon Françoise Dost. Ces cinq journalistes ont des méthodes de travail différentes, ils auront l’occasion de les comparer au cours de leur séjour, mais aussi de confronter les informations recueillies.

« Chaque journaliste possède son propre réseau d’amis sur Facebook et suit des comptes différents sur Twitter. Il va donc être possible de comparer quelles informations leurs seront parvenues et leur hiérarchie », souligne Françoise Dost.

Pendant ces cinq jours, les journalistes ne seront pas laissés face à eux-mêmes. Ils vont communiquer leurs expériences sur des blogs personnels et sur un compte Twitter commun. Ils vont aussi faire des interventions quotidiennes sur leurs radios respectives et celles de leurs confrères. Le cinquième jour servira à dresser un bilan commun de l’opération.

En revanche, les RFP ont refusé toute présence de médias sur place. « Le lieu est tenu secret. Il n’est pas question que l’expérience soit filmée ou que l’on vienne faire un reportage photographique », conclut Françoise Dost.

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Coralie Cathelinais