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HP prévoit de licencier 23 % de son personnel en France

Dans le cadre de sa restructuration en cours à l’échelle mondiale, HP-Compaq estime à 1 400, le nombre de suppressions d’emplois en France, soit 23 % des effectifs. C’est plus que la moyenne en Europe (13 %).

Depuis l’annonce officielle de la fusion entre HP et Compaq au plan mondial, les salariés des filiales françaises savaient qu’un plan de licenciement serait appliqué. La seule nouveauté, communiquée hier par la direction, a donc porté sur l’ampleur du plan social envisagé.Dans la matinée, Patrick Stark, président de HP et de Compaq en France, a informé les cinq syndicats représentés au sein des deux entreprises que le plan prévoyait de supprimer 1 400 emplois, soit 23 % des effectifs. Dans la foulée, un courrier électronique a été envoyé à l’attention des 6 400 employés de HP et de Compaq en France.” Nous savions que la France serait touchée “, confirme Thierry Petit, coordinateur marketing et communication du futur ensemble HP-Compaq. Dans le pays coexistent en effet des activités commerciales, de recherche et d’assemblage de micro-ordinateurs. Or, le plan d’harmonisation des gammes des deux constucteurs prévoit l’arrêt de certains produits, notamment des PC conçus et fabriqués par HP. ” Toutes les fonctions au sein de l’entreprise sont concernées par le plan social, et donc tous les sites “, poursuit Thierry Petit.Ceux-ci sont au nombre de six en France : les Ulis et Issy-les-Moulineaux (sièges sociaux respectifs de HP et de Compaq) ; Sophia-Antipolis et Annecy (centres de recherche de Compaq, employant 530 personnes) ; Grenoble et l’Isle d’Abeau (centres de recherche de HP regroupant 2 200 personnes au total).A ce jour, la direction de HP-Compaq est incapable de préciser les postes menacés. Car, avant de procéder aux licenciements annoncés, le futur ensemble HP-Compaq veut d’abord régler la question de son statut juridique et administratif, et effectuer sa fusion. “Nous avons décidé de fusionner d’abord, pour ne réaliser qu’un seul plan social ensuite”, explique Thierry Petit.

Les négociations débuteront cet été

Le comité de pilotage, mis en place par la direction, devrait trancher la question d’ici à deux mois au plus tard, selon le porte-parole de HP-Compaq. Et d’ajouter : “Dès que nous sommes parvenus à cette estimation de 1 400 licenciements, nous avons tenu à en informer nos collaborateurs.” La direction du groupe mettant en avant sa volonté de transparence et de dialogue social, au travers notamment de l’accord de méthode signé avec les syndicats.” Nous nous battrons pour maintenir le plus d’emplois possible, et pour que les licenciements effectifs se fassent aux meilleures conditions “, prévient Marc Armand-Talayrach, délégué central CFDT au sein de Compaq France. ” Si la direction annonce 1 300 suppressions de postes, je vois mal comment elle pourrait revoir à la baisse ce chiffre “, s’interroge quant à lui Patrick Nowak, délégué syndical CFE/CGC chez HP. La négociation cet été s’annonce donc rude, les premiers licenciements n’intervenant in fine que début 2003 au plus tôt.” Malgré cette restructuration, le nouvel HP conservera une présence importante en France, aussi bien au plan commercial que de la recherche “, affirme Thierry Petit, se voulant malgré tout optimiste. Mais qu’en sera-t-il de la motivation des employés restants ? ” HP avait déjà négocié l’an dernier le départ volontaire de 356 salariés “, rappelle Patrick Nowak, qui poursuit : ” Supprimer 1 400 emplois d’un coup, c’est comme fermer le siège de HP aux Ulis. “ Chez Compaq, le dernier plan de licenciements remonte à 1998, suite au rachat de Digital. ” La fusion [avec HP] nous replonge dans la tourmente, et il va falloir payer un tribut aux licenciements déclenchés par HP… “, conclut, amer, Marc Armand-Talayrach.

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Laurent Campagnolle